Actualités Météo Paris 1er site météo pour Paris et sa région https://www.meteo-paris.com/actualites Wed, 24 Apr 2024 20:37:22 +0200 <![CDATA[À quand le retour du beau temps sur la France ?]]>

Nous vivons un printemps décidément bien chaotique avec des conditions fréquemment humides et une fraîcheur sensible depuis une dizaine de jours. À quand le retour des beaux jours ? Éléments de réponse.

 

Fin de semaine moins fraîche mais instable

Une chose est certaine : le retour des beaux jours ne sera pas pour la suite de cette semaine. Les nuages domineront largement les débats ce jeudi 25 avril 2024 avec des averses circulant notamment au sud-ouest (quelques unes au nord-est en matinée). L'instabilité va croître en fin de semaine avec une multiplication des averses vendredi, localement orageuses dans le nord-ouest et le sud-est. Le week-end promet d'être agité. Si l'est profitera d'un samedi calme, averses et orages éclateront sur une large moitié ouest et les Cévennes puis cette humidité gagnera l'est dimanche, liée à une dépression remontant du golfe de Gascogne vers la Manche.

Prévisions du temps du jeudi 25 au dimanche 28 avril 2024 - Météo Villes

 

 

La seule bonne nouvelle des prochains jours viendra de la remontée des températures, en raison de la bascule du flux au secteur sud à partir du vendredi 26 avril 2024. Après un jeudi encore bien frais, le mercure gagnera un à deux degrés vendredi avant une hausse plus nette samedi. Ce redoux sera plus franc dans la partie est de la France - grâce à un temps plus calme - avec des maximales atteignant souvent 18 à 20°C. Dans l'ouest, l'instabilité ne permettra pas véritablement d'en profiter. Dès dimanche, les températures deviendront homogènes, le plus souvent comprises entre 15 et 18°C en après-midi, des niveaux proches des normales (malgré quelques différences régionales).

Prévisions des températures maximales du jeudi 25 au dimanche 28 avril 2024 - Météo Villes

 

 

Semaine prochaine : l'instabilité continue

Aucune amélioration n'est à prévoir au cours de la semaine prochaine, bien au contraire. En effet, plusieurs anomalies dépressionnaires devraient circuler sur les Îles Britanniques et le golfe de Gascogne tout en s'étendant vers le proche-méditerranéen. Exposée aux basses pressions, la France va vivre une semaine du 29 avril au 5 mai 2024 très instable avec plusieurs salves pluvio-orageuses, plus ou moins actives selon les jours et les régions (au gré de la localisation des anomalies dépressionnaires).

Situation météo dominante en Europe en semaine du 29 avril au 5 mai 2024 - Météo Villes

 

 

Ainsi, la France devrait être l'épicentre de l'anomalie humide au cours de la semaine du lundi 29 avril au dimanche 5 mai 2024. De forts signaux vers une météo très arrosée sont visibles sur la plupart des modèles. Ci-dessous, le modèle européen met en évidence une pluviométrie nettement supérieure à la normale, particulièrement dans le sud de la France où l'agitation serait la plus marquée.

Anomalie pluviométrique en Europe en semaine du 29 avril au 5 mai 2024 - via ECMWF

 

 

Ainsi, c'est la partie sud de la France qui devrait être la plus arrosée, car située au plus près des anomalies dépressionnaires qui devraient glisser en Méditerranée. S'il est trop tôt pour détailler les régions les plus arrosées et les quantités de pluie, de nombreux scénarios modélisent des cumuls pouvant atteindre les 100 mm vers les Pyrénées et en Occitanie et parfois les 200 mm dans les Cévennes d'ici à la fin de la semaine prochaine !

Modélisation des cumuls de précipitations jusqu'au samedi 4 mai 2024 (modèle européen) - via meteologix.com

 

 

À quand une véritable amélioration ?

Si le maintien d'un temps instable au cours des 10 prochains jours semble acquis, on décèle quelques signaux vers un possible changement à plus long terme. Comme l'illustre la carte ci-dessous, la pluviométrie pourrait nettement reculer sur l'Europe de l'Ouest et le bassin méditerranéen au cours de la semaine du 6 au 12 mai 2024, selon le modèle européen. Cependant, cette tendance est à prendre avec des pincettes car les incertitudes à cette échéance sont encore considérables.

Anomalie pluviométrique en Europe en semaine du 6 au 12 mai 2024 - via ECMWF

 

 

Le diagramme ci-dessous montre les différents scénarios de pression atmosphérique pour Paris jusqu'au 10 mai prochain. Il permet de mesurer l'ampleur des incertitudes quant à l'évolution du temps à une échéance de 10 jours. Si l'on note une petite hausse de la pression moyenne, les scénarios divergent très fortement avec des modélisations anticycloniques s'opposant à des modélisations dépressionnaires. La faute aux petites anomalies dépressionnaires (gouttes froides) qui pourraient encore traîner dans les parages de l'Europe de l'Ouest et dont la circulation est très difficile à anticiper pour les modèles.

Différents scénarios de pression à Paris du 24 avril au 10 mai 2024 - via meteociel.fr

 

Conclusion : Il n'est pour le moment pas possible de donner une date fiable pour le retour de conditions anticycloniques et ensoleillées en France. La seule certitude est que la météo va rester instable lors des 10 prochains jours. Au delà, la fiabilité apparaît très limitée et invite à la prudence. Il faudra donc encore prendre votre mal en patience si vous rêvez de longues journées ensoleillées...

 

 

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<![CDATA[Nouvelle année de gel printanier dommageable pour la végétation]]>

Bougies allumées dans les vignes de Chassagne-Montrachet (21) - photo Aymeric Magnabal-Tonot

 

Les gelées étaient fréquentes ces deux dernières nuits avec localement jusqu'à -5°C, endommageant les cultures dans plusieurs régions. Un scénario qui se répète ces dernières années...

 

De nombreuses gelées ces 22 et 23 avril

Déjà fréquemment négatives du sud-ouest au nord-est de la France à l'aube du lundi 22 avril 2024, les températures sont encore descendues d'un cran cette nuit du mardi 23 avril. Au petit matin, le thermomètre a plongé jusqu'à -5,3°C à Chaumont dans le département de la Haute-Marne, -4,6°C à Buhl-Lorraine en Moselle et -4,4°C à Livernon dans le Lot ! On a noté également -3,5°C à Guéret dans la Creuse, -3°C à Dauphin dans les Alpes-de-Haute-Provence, -2,4°C à Tanques dans l'Orne ou encore -1,9°C à Peyrolles-en-Provence dans les Bouches-du-Rhône.

Gelées notables enregistrées ce mardi 23 avril 2024 - Météo Villes

 

 

Les deux dernières nuits de gel ont fait des dégâts dans plusieurs régions. Les producteurs de fruits ont tenté par tous les moyens de limiter l'ampleur des dégâts liés au gel, allumant des bougies sur leurs parcelles ou utilisant l'aspersion (envoyer de l'eau sur les cultures pour former un cocon de glace protecteur autour des bourgeons). Ces méthodes ont un coût que ne peuvent assumer tous les producteurs. Ceux qui n'ont pas pu les employer constatent des dégâts parfois importants, comme le montre la photo ci-dessous dans les vignes de Rians dans le Var, où le thermomètre est descendu entre -1 et -2°C. Des pertes sont aussi signalées entre le Massif Central et le nord-est de la France.

Vignes brûlées par le gel à Rians (Var) ce mardi 23 avril 2024 - photo Château Pigoudet

 

 

Gel dommageable d'avril : une répétition problématique

C'est une statistique qui pose problème : avec le gel de ce mois d'avril 2024, ce sont désormais 5 des 7 derniers printemps qui ont connu des épisodes de gelées tardives et dommageables en France (à des degrés variables en fonction des années) ! Seuls 2018 et 2020 ont échappé à la règle. En 2019, des gelées dommageables étaient survenues les 13 et 14 avril. La situation avait été véritablement dramatique en 2017 avec des gelées très étendues entre le 19 et le 22 avril. On avait mesuré -4°C à Troyes (10) et Pontoise (95), -5°C à Reims (51) et -7°C à Charleville-Mézières (08), causant des pertes conséquentes pour les producteurs de fruits.

Braseros dans les vignes de Chablis (Yonne) le 6 avril 2021 - photo Titouan Rimbault

 

 

Après un répit au printemps 2020, nous sommes sur la quatrième année consécutive de gel printanier problématique. Assez limités en avril 2023, les dégâts avaient été plus importants en 2021 et en 2022 du fait d'une végétation très avancée. En 2021, de nombreux records de froid étaient tombés entre le 5 et le 8 avril. Il avait fait -8,0°C à Rueil (28), -7,8°C à Auberive (52), -7,4°C à Saint-Étienne et -6,9°C à Beauvais ! Nous avions perdu 50 à 60% des prunes et des cerises et 30% des vignes. Certaines parcelles étaient détruites à 100% ! Il y en avait eu pour 4 milliards d'euros de dégâts...

Records de froid du 5 au 8 avril 2021 et neige à Rouen le 7 avril 2021 - Chronique Météo Villes

 

 

Gelées : une menace présente jusqu'en mai

Le gel est encore fréquent au mois d'avril, sauf sur les régions bordant l'océan et la Méditerranée où les dernières gelées sont plutôt observées fin mars. Du sud-ouest au Nord, il peut généralement geler jusqu'à la fin du mois d'avril. Des valeurs négatives peuvent encore être observées en première quinzaine de mai du Massif Central au nord-est. En plaine, le risque devient très limité à la mi-mai. C'est la raison pour laquelle les Saints de Glace - les 11, 12 & 13 mai, sont souvent utilisés en guise de repère temporel. On estime qu'au delà de ces dates, les jardiniers peuvent mettre en terre les plantes qui craignent le gel, car le risque devient minime.

Date des dernières gelées en France - Météo Villes

 

 

Il est important de rappeler qu'il a toujours gelé en avril mais que les conséquences de ces gelées augmentent à cause du changement climatique. En effet, avec des hivers de plus en plus doux, la végétation se réveille de plus en plus tôt et devient donc de plus en plus vulnérable aux gelées printanières. Selon les projections climatiques, cela ne risque pas de s'arranger car la date de début de végétation devrait avancer plus vite que celle de la dernière gelée... Au siècle dernier, on parlait beaucoup moins des gelées d'avril car les bourgeons étaient encore fermés lorsqu'elles survenaient et il n'y avait donc que très peu de perte.

Projection de la date de début de végétation de la vigne (en vert) et celle de la dernière gelée (en bleu) jusqu'en 2100 - via DRIAS

 

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/nouvelle-annee-de-gel-printanier-dommageable-pour-la-vegetation
<![CDATA[Épisode de froid marqué en France, et ailleurs ?]]> Un temps très frais voire froid pour la période ces derniers jours

 

Après un début du mois d'avril particulièrement doux et même chaud sur la majorité de la France, un temps très frais à pris le relais sur notre pays ces derniers jours. Depuis la mi-avril, les températures sont en effet repassées sous les normales de la période et cette fraîcheur hors-saison pourrait d'ailleurs persister jusqu'à la fin du mois même si une remontée des températures est attendue d'ici la fin de semaine.

Animation des anomalies de températures à 2m sur l'Europe du 22 au 30 avril 2024 – Via TropicalTidBits

 

L'impression est donc loin d'être printanière pour cette dernière décade d'avril sur la France avec un ressenti plutôt digne d'un début mars. Toutefois, même si les températures, minimales ou maximales, sont particulièrement basses, celles-ci n'atteignent pas les records de la période, et ce malgré un ressenti parfois bien hivernal.

 

Cette impression vraiment froide vient en partie du fait que les températures sont globalement bien plus douces que les moyennes depuis le début de l'année sur la France. Si on excepte une période plus froide durant le mois de janvier, c'est en effet la douceur qui règne depuis le 1er janvier avec même les premières sensations de chaleur estivale entre la fin du mois de mars et le début du mois d'avril.

Évolution de l'indicateur thermique national depuis le 1er janvier 2024 sur la France – Via Infoclimat.fr

 

Ce temps très frais voire assez froid vient donc nous rappeler le fameux dicton « en avril, ne te découvre pas d'un fil ». Les épisodes de fraîcheur ne sont en effet pas exceptionnels en cette période de l'année, même si ceux-ci se produisent en général durant la première quinzaine.

Record de froid pour la dernière décade d'avril pour nos villes expertisées - Météo-Villes

 

Ce qui est plus exceptionnel, c'est notamment la durée de cette fraîcheur, qui devrait encore perdurer durant au moins une semaine on le rappelle, soit un total de près de 2 semaines de températures sous les normales de saison. Ce type d'épisode est devenu relativement rare depuis la fin de l'année 2021 où ce sont au contraire les températures anormalement élevées qui ont largement dominé sur notre pays.

Évolution de l'indicateur thermique national depuis le début de l'année 2021 – Via Infoclimat.fr

 

Cette période de fraîcheur durable semble donc apparaître comme une anomalie dans la tendance observée depuis maintenant plus de deux ans. Outre des températures dignes d'une fin d'hiver, c'est notamment la durée de cette fraîcheur qui est relativement exceptionnelle, notamment en se basant sur les températures moyennes observées ces 3 dernières années sur notre pays.

 

La France est-elle la seule région concernée ?

Les températures sont donc bien plus basses que la moyenne sur notre pays, mais ce cas est-il isolé comparé au reste du monde ?

La fraîcheur est actuellement assez marquée pour la période sur une large partie de l'Europe de l'Ouest et de l'Europe du Nord de façon similaire à la France avec des températures situées largement sous les normales sur ces régions. Celles-ci se retrouvent en effet, comme notre pays, influencées par un flux à dominante Nord/Nord-Est apportant de l'air particulièrement frais voire froid pour la période.

Anomalies de températures à 2m ce 22 avril 2024 à travers le monde – Via Climate Reanalyzer

 

Le constat est le même sur une large partie de l'Amérique du Nord, notamment entre l'Est et le Sud des États-Unis et plus particulièrement sur l'Est du Canada, qui observe les anomalies de températures les plus basses actuellement.

Toutefois, ces anomalies froides ne sont pas véritablement exceptionnelles sur ces régions et sont engendrées par la circulation atmosphérique, on peut d'ailleurs noter que celles-ci sont bordées d'anomalies bien plus douces voire chaudes, caractéristiques d'un courant d'altitude ondulant.

Situation atmosphérique entre l'Europe et l'Atlantique pour le milieu de semaine du 22 au 28 avril 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS

 

A l'échelle du globe, ce sont au contraire les anomalies douces voire chaudes qui dominent, se montrant même particulièrement marquées près de l'Arctique, du Sud de la Russie, sur une large partie de l'Afrique ou encore entre l'Asie, l'Ouest des États-Unis et le Sud de l'Amérique.

Les températures moyennes mondiales sont d'ailleurs situées au-dessus des précédents records actuellement, ce qui est très régulièrement le cas depuis plus de 10 mois.

 


Évolution des températures moyennes mondiales depuis le 1er janvier
– Via ClimateReanalyzer

 

Ce temps très frais durable que nous connaissons en cette seconde quinzaine d'avril 2024 sur la France n'est donc pas représentatif du reste du monde où la tendance reste anormalement chaude depuis maintenant plusieurs mois.

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/episode-de-froid-marque-en-france-et-ailleurs
<![CDATA[Le froid actuel est-il si exceptionnel ?]]> Nous sommes fin avril, et les températures peinent à dépasser les +10°C en plaine. Durant ces prochains jours, les températures pourraient atteindre des valeurs situées 8 à 10°C sous les normes.

Ce froid peut paraître difficilement supportable à la sortie de l'hiver... Un hiver encore une fois très doux qui n'aide pas à faire la différence entre les saisons qui passent. Il renforce cette sensation de "froid qui s'éternise".

 

 

Des coups de froid réguliers au printemps

 

 

Le printemps 2023 ne fut marqué que par un bref épisode de gel en avril. Il faut donc remonter à 2022 pour retrouver des valeurs très froides au printemps.

 

En 2022, l'indicateur thermique national avait atteint -1.5°C pour les températures minimales soit la nuit d'avril la plus froide depuis 1947 !

 

 

Indicateur thermique national du 4 avril 2022 - Météo-Villes

 

 

 

En 2021 le phénomène de coup de froid et de gelées tardives s'était déjà produit produisant l'une des plus grandes catastrophes agricoles de l'histoire du pays. Sur le vignoble, les pertes se sont élevées à entre 50 et 80%, et les pertes arboricoles se sont également montrées extrêmement importante, avec une inflation du prix des fruits français.

PhotoLive, la météo en photos, en temps réel.

Lutte contre les fortes gelées sur les pommiers en fleur le 8 avril 2021 - Infoclimat

 

 

 

PhotoLive, la météo en photos, en temps réel.

Chute de neige en plaine le matin du 7 avril 2021 dans l'Ain (231m d'altitude) - Infoclimat

 

 

En 2019, la France avait également subi d'importantes coulées d'air froid au printemps, avec des températures descendant jusqu'à -7°C sur les parcelles de vignes bourguignonnes. Des moyens colossaux ont été déployés cette année là pour lutter contre le gel, les parcelles se sont couvertes de bougies ou d'arroseurs entraînant une pollution importante aux fumées. Des cas d'utilisation d'hélicoptères pour brasser l'air plus doux situé en hauteur ont également été reportés.

 

 

Bougies de lutte contre le gel dans les vignobles de Bourgogne - 14 avril 2019 - Vincent Dancer

 

 

 

D'autres épisodes de gel tardif ont également été reportés en avril 2017, entre fin avril et début mai 2016.

 

 

Un phénomène qui existe depuis... Toujours !

 

 

Nous pouvons voir que, depuis 2016, soit 8 ans, le phénomène se serait déjà produit 6 fois comptant cette année. Une récurrence particulièrement importante qui interroge. Et pourtant, les coups de froid et la neige en avril ont toujours existé en France, souvent même jusqu'au mois de mai (les fameux "Saints de Glaces").

 

En regardant plus loin dans les archives, nous pouvons retrouver de nombreux cas de descentes froides, et souvent même beaucoup plus froides qu'actuellement.

 

En 1991, la neige a engendré de nombreux problèmes dans le pays le 20 avril avec une circulation rendue chaotique suite à des averses de neige abondantes concernant tout le quart Nord-Est. Le froid concernait tout le pays jusqu'aux régions Méditerranéennes et même... La Corse! La neige ayant recouvert Bastia.

 

 

Chutes de neige en Seine-et-Marne et à Bastia les 20 et 21 avril 1991 - Chronique Météo Villes

 

 

 

Températures minimales (gel tardif) des 21 et 22 avril 1991 - Météo France

 

 

 

En 1989, le mois d'avril fut marqué par une importante descente froide entrainant de nombreuses chutes de neige jusqu'en plaine. Les coupures de journaux de l'époque ne sont pas sans rappeler nos calamités actuelles: Ce coup de froid tardif suivait l'hiver 1988-1989... un hiver doux et sans neige!

 

 

 

Coupure de presse évoquant la neige dans le nord de la France le 4 avril 1989 - Chronique Météo Villes

 

 

 

Le cas d'avril 1976 présente également des parallèles intéressants. L'hiver fut excessivement doux et sec avec la présence d'un vaste anticyclone durant toute la saison froide limitant considérablement les chutes de neige jusqu'en haute montagne. 1976 est aussi connu pour sa sécheresse et ses vagues de chaleur qui ont traumatisé l'agriculture française.

Du 23 au 24 avril 1976, de fortes chutes de neige ont concerné tout le Nord et l'Est du pays. C'est plus particulièrement dans le Centre-Est qu'elles auront entrainé des dégâts importants avec une couche de neige lourde sur les arbres en feuilles.

 

 

 

Coupure de presse montrant la neige dans les Alpes et à Grenoble 1989 le 24 avril 1976 - Chronique Météo Villes

 

 

Pourquoi une telle médiatisation aujourd'hui ?

 

 

Comme nous venons de le voir, la neige, le gel et le froid d'une manière générale ont toujours été un sujet dans notre pays en avril. Le ressenti actuel vient probablement de deux facteurs principaux:

 

 

La saison végétative s'étend

 

Depuis 1950, une augmentation de la durée de la saison végétative de 10 à 15 jours a été observée ce constat s'établit sur des études phénologiques du renecofor en France. Il y a donc plus de chances pour que la végétation, en avance, rencontre des périodes de froid tardif en mars ou en avril. Sa sensibilité est d'autant plus forte que l'avancement phénologique des plantes est important.

Des dégâts importants entraînent des coûts importants et une couverture médiatique en réponse à l'évènement.

 

Un exemple célèbre de ce recul de la date de débourrement des arbres est celle du jour de floraison complète des cerisiers au japon, notée depuis l'an 812.

Date de floraison complète des cerisiers à Kyoto - Serge Zaka

 

 

 

La population française est majoritairement citadine

 

L'exode rural est un phénomène bien connu en démographie. Il a touché la France au 20ème siècle et s'est accéléré au cours des années 60. Aux chiffres de 2021, le taux de ruraux atteint 18.5% contre 81.5% de citadins.

La population est donc maintenant déconnectée de la nature depuis 1 à 2 générations... Ce qui est amplement suffisant pour oublier! Qui ne se préoccupe pas ce qui l'entoure (par là, au point d'en dépendre pour sa vie) ne peut que découvrir le phénomène dans le tard quand vient l'intérêt pour l'information.

 

 

Exode rural en France - Observatoire des Territoires

 

 

Ce froid n'est donc pas exceptionnel, et même plutôt modéré comparé à des épisodes du passé, même proche... Nous souffrons probablement un peu d'amnésie environnementale collective, ainsi que des conséquences de plus en plus visibles du changement climatique!

 

 

 

Jérémie GAILLARD - Prévisionniste pour MétéoVilles

 

 

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<![CDATA[Pourquoi les pluies records à Dubaï mercredi dernier?]]> Mercredi dernier, des pluies impressionnantes ont touché Dubaï entraînant dans inondations dans une ville au climat désertique... Retour sur ce phénomène.

 

Le Monde découvre avec stupeur qu'il pleut dans le désert

 

 

Ce 17 avril, Dubaï comme une partie de la Péninsule Arabique fut touchée par une série orageuse remarquable pour la saison. Les Emirats et plus particulièrement Dubaï ont fait la une de l'actualité avec une pluviométrie exceptionnelle de 160mm sur l'aéroport entrainant des inondations majeures dans une ville plate et sans système d'évacuation des eaux efficace.

 

 

Inondations sur fond de Burj Khalifa - Dubaï 17 avril 2024

 

 

Les orages ont été provoqués par la descente d'une goutte froide sur l'une des mers les plus chaudes du monde (le Golfe Persique est la zone maritime la plus chaude au monde avec la Mer Rouge). C'est la rencontre entre ces deux caractéristiques antagoniques qui a provoqué l'instabilité de la masse d'air et cet épisode orageux intense.

 

 

Localisation de l'orage de Dubaï et sa goutte froide associée - MeteoSat IR du 17 avril 2024

 

 

 

Un désert particulier

 

 

Un désert peut se former de plusieurs façons permettant de limiter considérablement les précipitations avec par exemple: le désert d'abri (chaîne de montagne contre les vents dominants - comme le désert de Gobi), le désert d'origine météorologique (renouvellement permanent de cellules anticycloniques - comme le Sahara) ou encore les déserts dus à la présence de courants océaniques froids à proximité (qui limitent l'évaporation et donc les pluies - comme le désert de Namibie).

 

Le Burj Khalifa absorbé par un rideau de pluie orageux le 14 mars 2014 - YouTube

 

Le désert Arabique présente plusieurs de ces caractéristique à savoir le désert d'origine météorologique en partie (présence de cellules anticycloniques tropicales). Mais il s'agit aussi et surtout d'un désert d'abri, coincé entre d'autres déserts sur d'immenses masses continentales.

Ces masses continentales contiennent de petites mers (Mer d'Arabie, Golfe Persique, Mer Rouge) qui, entre les masses continentales ne voient que très peu de courants circuler... Limitant les échanges de chaleur avec le reste du monde... Exactement comme la mer Méditerranée en été qui surchauffe comparativement à l'Atlantique à la même latitude par manque d'échanges. Il y a donc accumulation de chaleur humide avec la saison chaude... Un carburant parfait pour les orages.

 

Prévision d'une goutte froide pouvant entraîner une forte dégradation orageuse sur le Golfe Persique et les Emirats en octobre 2023 - Storm_ae

 

 

Des orages remarquables... pour la saison !

 

 

Ces orages ne sont pas commun de part la saison à laquelle ils se sont produits, mais pas par leur intensité. En effet, une saison orageuse existe sur le Golfe Persique. Elle se produit à peu près au même moment que dans les régions du Bassin Méditerranéen Oriental, à savoir en Novembre - Décembre. A cette saison, les eaux surchauffées libèrent une grande quantité de chaleur humide qui vont interagir avec des gouttes froides descendant du Nord. La présence de reliefs sur le péninsule d'Oman accentue encore le phénomène (comme lors d'un épisode cévenol ! ).

 

 

 

Densité des impacts de foudre en Novembre, le Golfe Persique apparaît en forte activité à la manière de la Méditerranée Orientale - Copernicus DOI 10.5194/essd-13-3219-2021

 

 

En avril, le phénomène est moins fréquent. La température de l'eau est moins chaude et l'anticyclone tropical commence à regonfler... Mais ces phénomènes sont encore possibles.

 

 

Des orages fréquents et violents aux Emirats

 

 

Les orages et les pluies diluviennes qui leur sont associées ne sont donc pas rares aux Emirats. Elles font même partie du climat local. Avec le développement accéléré de cette région du Monde, et les importantes richesses, des activités comme la chasse à l'orage deviennent possibles. Des chasseurs d'orages parcourent cette région et permettent de découvrir des phénomènes impressionnants d'inondations et de tapis de grêle dans le désert, plusieurs fois par mois au pic d'activité de la saison !

Il est même possible d'y observer des orages supercellulaires producteurs de tornades et de grêlons larges comme la paume de la main.

 

 

Orage supercellulaire arrivant à Dubaï et chute de foudre sur le Burj Khalifa en octobre 2023 - IG Storm_ae

 

 

Base en rotation rapide (orage supercellulaire) sur le désert émirati en janvier 2023 - Twitter

 

 

Inondations et chute de grosse grêle dans le désert d'Oman le 12 février 2024 - Storm_ae

 

 

 

Pourquoi les Émirats sont-ils un désert si les inondations et les orages y sont fréquents ?

 

 

Pour devenir un désert, la quantité de pluie tombé en un instant T ne compte pas réellement. S'il pleut l'équivalent d'un an de pluie en France sur une seule journée, il y aura un jour de violentes inondations, suivi de 364 jours d'aridité totale. Il s'agit d'une version extrême du climat méditerranéen qui est caractérisé par des périodes sèches entrecoupées de pluies violentes. Les origines (mer chaude libérant de la chaleur humide déstabilisée par des poches d'air froid en altitude...) sont les mêmes... La latitude est simplement plus basse.

Ceci entraîne une chaleur humide plus importante, donc des phénomènes orageux plus violents... Mais aussi plus rares et dispersés car l'air froid a plus de mal à pénétrer sous ces latitudes.

 

 

Passage de cellules orageuses violentes mais isolées le 05 Novembre 2023 - NCM UAE

 

Théorie complotistes et géo-ingénierie - Un fantasme médiatique sur lit de  ̶d̶é̶b̶i̶ ... crédulité

 

Des complotistes de la modification climatique par les chemtrails aux journaux sérieux comme La Tribune de Genève ou d'autres plus douteux comme Korii, cet épisode pluvieux "exceptionnel" déchaîne les passions sur internet... Et satisfait des ambitions aux conclusions fallacieuses.

 

Internet au lendemain d'un orage dans le désert des Emirats - 2024

 

Pour reprendre quelques uns de ces arguments, voici ce que nous pouvons en dire avec un peu de réflexion:

 

Complotisme: "Ils l'avouent, ils trafiquent les nuages pour contrôler la météo". >>> Les techniques d'ensemencement à l'iodure d'argent principalement sont étudiées... et publiques depuis 1946 un clic sur wikipédia. Oui, vous le disiez... Mais c'est connu de tous depuis avant votre naissance, certainement.

 

Journalistes à sensations, étude de l'efficacité de la méthode: "7 avions ont décollé pour ensemencer les nuages, il a plu: l'ensemencement a fonctionné". >>> Non. Un ensemencement de nuages consiste en la pulvérisation d'aérosols artificiels pour supporter la formation de gouttes de pluie.

...Sauf preuve du contraire, une tempête survolant un désert de sable soulève des quantités considérables d'aérosols... Rendant les quantités relâchées pour l'ensemencement des nuages ridicules et ses effets indifférenciés d'un bruit de fond statistique. On ne peut pas parler de victoire ni d'effet mesurable.

 

 

Cette valeur de 160mm est-elle vraiment significative?

 

Nous arrivons à présent au cœur de la raison de cette envolée médiatique et complotiste. Il est tombé 160mm dans le désert Emirati. Est-ce vraiment exceptionnel ?

Oui si l'on se place dans le référentiel d'un point unique. En climat désertique, même dans le Golfe Persique, les orages et les précipitations violentes sont rares sur un point précis. Il est indéniable que c'est la première fois qu'il tombe 160mm d'un coup sur le pluviomètre de l'aéroport de Dubaï

Non car c'est oublier le biais statistique suivant: La région est désertique, elle ne comporte donc qu'un réseau de stations météo extrêmement ténu et de nombreux orages passent entre les mailles. Il ne faut pas oublier également que les orages sont des phénomènes isolés, et leur cœur de précipitations intenses l'est encore plus. Ainsi, ces précipitations intenses peuvent passer juste à côté d'un pluviomètre positionné sur un réseau déjà faiblement pourvu.

 

Pour s'en rendre compte... Les dernières inondations à Dubaï remontent au 17 novembre 2023 soit à peine 5 mois avant ce 17 avril 2024. Le cœur de l'orage n'est tout simplement pas passé sur ce pluviomètre spécifique.

 

 

Prise d'écran de TikTok concernant les inondations du 17 novembre 2023 à Dubaï - TikTok

 

 

Vers une humidification du climat du Golfe Persique avec le Réchauffement Climatique

 

Les pluies devraient augmenter dans cette région avec le Réchauffement Climatique. En effet, les températures en hausse auront pour effet de forcer encore d'avantage le réchauffement de la mer et donc la libération de chaleur humide et par remontée des pluies de mousson de l'Océan Indien. Les pluies pourront donc être plus fréquentes et plus violentes comme nous pouvons le lires dans différentes études.

 

Projection de modification des précipitations mensuelles (+/- x mm/mois) - ResearchGate DOI:10.20944/preprints202309.0153.v1

 

La région peut même subir des cyclones tropicaux. Bien que le Golfe Persique soit assez protégé de ce phénomène (petite taille, montagnes...), Oman verrait probablement sa climatologie de cyclone tropicaux augmenter significativement avec le Réchauffement Climatique. La MJO (Oscillation de Madden-Julian) dans un contexte d'eaux plus chaudes serait plus à même de produire des cyclones, ou des cyclones plus violents.

 

Dégâts du Cyclone Shaheen à Oman en octobre 2021 - AFP

 

Le Cyclone Shaheen entre Oman et l'Iran, en mer d'Arabie à proximité du Golfe Persique - NOAA

 

Le cyclone Gonu dans le Golfe d'Oman en 2007 - NASA Images

 

 

Nous n'avons pas fini de voir la pluie tomber sur Dubaï et les Émirats !

 

 

Jérémie GAILLARD - Prévisionniste pour MétéoVilles

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/pourquoi-les-pluies-records-a-dubai-mercredi-dernier
<![CDATA[Gelées, neige et persistance du froid dans les prochains jours]]> Une fraîcheur marquée avec le retour des gelées jusqu'en plaine

Après un début avril particulièrement doux et même parfois chaud pour la période, les températures ont chuté cette semaine sur la France, repassant même largement sous les moyennes de saison.

 

Un flux de Nord/Nord-Ouest très frais s'est en effet mis en place en bordure de l'anticyclone présent sur l'Atlantique, apportant des températures bien inférieures au normales au sol comme en altitude.

Situation du vendredi 19 avril 2024 sur l'Europe – Modèle GFS via WX CHARTS

 

Le ressenti est donc bien plus frais que ce que nous avons pu connaître ces dernières semaine depuis maintenant plusieurs jours avec même le retour de gelées jusqu'en plaine, se montrant parfois marquées ce matin du 19 avril sur le Sud et l'Est de la France.

Températures minimales relevées ce 19 avril 2024 sur la France – Météo-Villes

 

Avec la persistance de ce flux à dominante Nord, les températures vont rester largement en-dessous des normales de saison sur la France dans les prochains jours avec des matinées parfois froides et des après-midi restant fraîches sur la majorité du pays.

Évolution des anomalies de températures à 2m sur l'Europe du 19 au 26 avril 2024 – Via TropicalTidBits

 

Le risque de gel nocturne, particulièrement problématique pour la végétation déjà très avancée pour la période, dépendra quant à lui de la couverture nuageuse nocturne. Si les nuits claires favoriseront les gelées jusqu'en plaine, les nuits plus nuageuses devraient quant à elles le limiter.

 

D'ici le milieu de semaine prochaine, c'est notamment entre le Centre et l'Est de la France que le risque de gelées jusqu'en plaine sera le plus marqué, de façon similaire à ce que nous avons pu connaître ce matin du 19 avril.

Évolution du risque de gel sur la France du 20 au 25 avril 2024 – Via Wofrance.fr

 

Ces basses températures devraient persister au moins jusqu'en fin de semaine prochaine, la situation n'évoluant que très peu en altitude.

Anomalies de températures à 2m sur l'Europe durant la semaine du 22 au 28 avril 2024 - ECMWF

 

Retour de la neige jusqu'à basse altitude

La baisse des températures s'est également accompagnée d'un retour de la neige en montagne ces derniers jours, tombant même jusqu'à basse voire très basse altitude en journée du 18 avril.

Neige dès 400m d'altitude au matin du 18 avril à Aiguebelette-le-Lac (Savoie) – Via Viewsurf

 

Plus en altitude, ces chutes de neige se sont montrées bien plus importantes ces derniers jours, notamment sur les massifs de l'Est et du Nord-Est où on a parfois pu relever plus de 10 voire 20cm d'or blanc alors que la douceur y régnait encore le week-end précédent.

20cm de neige aux Fourgs (25), 1150m d'altitude au matin du 18 avril 2024 – Via Twitter @Meteo_FC

 

Sous l'influence de petits creux dépressionnaires, le risque de neige va persister dans les prochains jours sur nos reliefs et ce dès la basse altitude. Les flocons pourront en effet tomber dès 700-800m sur les reliefs de l'Est durant le week-end, sensiblement plus haut par la suite.

 

Ainsi, les quantités de neige seront parfois notables une nouvelle fois dès la moyenne montagne d'ici la fin de semaine prochaine, apportant un ressenti de nouveau très hivernal en pleines vacances de printemps.

Quantité de neige attendues sur les reliefs français entre le 19 et le 26 avril 2024 – Via Skipass

 

Vers la persistance de la fraîcheur jusqu'au début du mois de mai ?

D'après les dernières modélisations, il semblerait d'ailleurs que ce temps frais voire très frais persiste au moins jusqu'à la fin du mois d'avril voire jusqu'au début du mois de mai. Le modèle européen ECMWF n'envisage en effet aucune anomalie douce pour la première semaine de mai sur la France et une partie de l'Ouest de l'Europe, induisant donc des températures restant fraîches pour la période de façon durable, contrairement à ce que nous avons pu connaître depuis le début de l'année.

Anomalies de températures à 2m sur l'Europe pour la semaine du 29 avril au 5 mai – ECMWF

 

Un radoucissement pourrait ensuite s'opérer autour de la fin de la première décade du mois de mai, bien que les températures ne s'avéreraient pas particulièrement douces pour autant, notamment sur l'Est du pays. Une tendance qu'il conviendra de confirmer d'ici la fin du mois d'avril.

 

Anomalies de températures à 2m sur l'Europe pour la semaine du 6 au 12 mai – ECMWF

 

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/gelees-neige-et-persistance-du-froid-dans-les-prochains-jours
<![CDATA[Retour sur les épisodes de neige tardive au mois d’avril]]>

Ce 18 avril 2024, des flocons de neige ont été observés jusque dans certaines régions de plaine. Météo Villes vous propose un retour sur les épisodes neigeux marquants survenus au mois d'avril.

 

Des flocons en plaine ce 18 avril

En présence d’une masse d’air très froid en altitude, les averses qui ont circulé ce jeudi 18 avril 2024 se sont accompagnées de neige jusqu’aux altitudes les plus basses dans certaines régions. Ce fut notamment le cas au nord des Alpes en début de journée. Les images ci-dessous ont été tournées en début de matinée à Aiguebelette-le-Lac en Savoie, à seulement 400 mètres d’altitude ! Un saupoudrage temporaire a été observé dans ce secteur avec une température ayant chuté entre 0 et +1°C.

Neige à Aiguebelette-le-Lac (73) à 400m ce jeudi 18 avril 2024 - webcam skaping

 

 

Les régions du Massif Central ont également été concernées. Dans les départements de la Creuse, de l'Allier, du Puy-de-Dôme ou encore de la Loire, des averses neigeuses ont été observées dès 300 à 400 mètres d'altitude en cours de matinée de jeudi. Les images ci-dessous ont été tournées à Vertaizon dans le Puy-de-Dôme à seulement 350 mètres d'altitude. Notons que pluie et neige mêlées ont été observées jusque dans le centre-ville de Clermont-Ferrand.

Neige à Vertaizon (63) à 350m ce jeudi 18 avril 2024 - webcam skaping

 

 

Neige en avril : quelques épisodes notables

 

Début avril 2022

Les 1er et 2 avril 2022 : La seule offensive de la neige en plaine de la saison froide (désormais terminée !). Le 1er avril 2022, la neige s'invite de la Belgique aux Hauts-de-France, Ile de France, Centre, Massif-central. Des gelées presque généralisées et destructrices se produisent les jours qui suivent.

La neige à Paris, le 1er avril 2022 (pour la première fois de la saison froide).

 

 

Avril 2021

Le début du mois d'avril 2021 est surtout réputé pour ses gelées dévastatrices. Les températures étaient alors descendues à des niveaux records, plongeant jusqu'à -7,4°C à Saint-Étienne, -6,9°C à Beauvais, -5,4°C à Orléans ou encore -4,2°C à Avignon. Toutefois, la neige s'était aussi invitée en plaine dans le nord, le centre et l'est de la France. Dans la nuit du 6 au 7 avril 2021, certains secteurs des Hauts-de-France, d'Île-de-France, du Grand-Est, du Centre, de la Bourgogne-Franche-Comté ainsi que du nord et de l'est de Rhône-Alpes ont été blanchis. Sur la photo ci-dessous, Rouen se réveillait sous 2 à 3 cm de neige par une température de -3,8°C !

Réveil sous la neige à Rouen le 7 avril 2021 par une température de -3,8°C ! - photo Stéphanie Boutin

 

 

Avril 2013

En 2013, la France avait vécu un premier semestre épouvantable. De janvier à mai, un temps très humide et marqué par des températures basses pour la saison avait largement dominé. Si l'on se souvient de la tempête de neige des 11 et 12 mars 2013 dans le nord-ouest de la France, un épisode neigeux avait touché les mêmes régions quatre semaines plus tard. Le 5 avril 2013, une partie de la Normandie se retrouve alors sous la neige et on mesure jusqu'à 5 cm au sol dans l'Eure !

Plusieurs centimètres de neige à Canappeville (Eure) le 5 avril 2013 - photo Fabien Brumard

 

 

Avril 2008

Entre la fin mars et le début avril 2008, la France avait subi plusieurs coulées d'air polaire. L'une d'elle s'était accompagnée d'un minimum dépressionnaire qui s'était creusé sur l'extrême nord de la France durant la nuit du 6 au 7 avril 2008. Une perturbation était alors restée bloquée tout au long de la nuit sur le Boulonnais (Pas-de-Calais). Débutée au soir du 6, la neige n'avait cessé qu'au matin du 7. Il était alors tombé 30 à 40 centimètres de neige dans la région de Boulogne-sur-Mer, qui s'était retrouvée paralysée avec 28.000 foyers privés d'électricité !

Plus de 30 cm de neige à La Capelle-lès-Boulogne dans le Pas-de-Calais le 7 avril 2008 - photo Infoclimat

 

 

Avril 1991

Si les exemples ci-dessus sont issus des premières décades d'avril, l'année 1991 avait été marquée par une offensive hivernale particulièrement tardive. Après une chaleur précoce, une coulée d'air polaire atteint le pays au début de la dernière décade du mois. Ce froid est associé à de l'instabilité. Le 20 avril 1991, le nord-est de la France subit de fréquentes averses de neige et la circulation est fortement perturbée en Seine-et-Marne. Des giboulées neigeuses se déclenchent jusqu'en Corse comme à Bastia où le grésil et la neige roulée tapissent les sols le 21 avril 1991 !

Chutes de neige en Seine-et-Marne et à Bastia les 20 et 21 avril 1991 - Chronique Météo Villes

 

 

Avril 1989

Tandis que l'on parlait de chaleur précoce dès la fin du mois de mars 1989, la France avait subi une coulée d'air polaire dès le début du mois d'avril. Le 4 avril 1989, il se met à neiger sur toutes les régions du nord de l'hexagone. Les flocons tombent de la Bretagne à la frontière belge et tiennent parfois au sol. 4 centimètres de neige sont mesurés en région parisienne. Ironie du sort, il s'agissait souvent des premières neiges de la saison car l'hiver 1988-1989 fut globalement très doux et marqué par une quasi-absence de neige en plaine !

Coupure de presse évoquant la neige dans le nord de la France le 4 avril 1989 - Chronique Météo Villes

 

 

4 avril 1983

Les températures sont très basses pour la saison et de la neige réapparaît en Bretagne, Normandie, sur les Pays de la Loire, le Centre, l’Ile de France et la Picardie - toutes ces régions sont recouvertes d’un tapis blanc de 2 à 5 cm.

 

 

23 au 26 avril 1981

C’est le retour de l’hiver notamment sur les Iles britanniques où il neige abondamment. De la neige est également signalée dans le Nord-ouest de la France, et végétation qui a pris de l’avance avec les chaleurs de la mi-avril, souffre terriblement. Le 25 avril 1981, Privas (à 400m d’altitude, dans l’Ardèche) se retrouve sous 22cm de neige.

 

 

Avril 1976

Après un hiver 1975-1976 très peu neigeux, un épisode hivernal particulièrement tardif s'était produit lors de la dernière décade du mois d'avril ! Les 23 et 24 avril 1976, il neige jusqu'en plaine sur le nord et l'est de la France. Cette neige - lourde et collante - tient parfois au sol. C'est notamment le cas dans les régions de Lyon et Grenoble où le poids de la neige provoque de gros dégâts comme le montrent les images d'archive ci-dessous. Cet épisode neigeux reste l'un des plus marquants en plaine aussi tard dans la saison.

Coupure de presse montrant la neige dans les Alpes et à Grenoble 1989 le 24 avril 1976 - Chronique Météo Villes

 

 

Avril 1975

Un an plus tôt, un épisode neigeux tardif avait également marqué le mois d'avril 1975. Durant la première décade du mois, les températures sont hivernales et de fréquentes averses de neige surviennent jusqu'en plaine. Elles sont véritablement remarquables le 10 avril 1975, notamment à Grenoble où il tombe 18 cm ! On mesure aussi 12 centimètres de neige à Lille, 2 cm à La Rochelle en bordure de l'Atlantique et les flocons atteignent même Nice où il s’agit de l’une des chutes de neige les plus tardives !

Descente d'air froid et Lille sous 12 cm de neige le 10 avril 1975 - Chronique Météo Villes

 

 

Avril 1973

L'hiver 1972-1973 avait été marqué par son absence de neige en plaine. Finalement, l'hiver s'était décidé à débarquer au mois d'avril ! Les 9 et 10 avril 1973, la neige recouvre les villes de Lyon, Grenoble et Mâcon où la température ne dépasse pas 1°C l’après-midi ! Dans le quart sud-est, les quantités sont parfois exceptionnelles : on mesure 23 cm de neige à Privas (à 400 m d’altitude en Ardèche). Saint-Étienne est particulièrement touchée avec une couche de 20 à 25 centimètres !

Neige abondante à Saint-Étienne le 10 avril 1973 - Chronique Météo Villes

 

 

Cette liste est non-exhaustive. Dans le passé, de nombreux épisodes neigeux tardifs ont été observés au cours du mois d'avril. Ils tendent à devenir de plus en plus rares à l'ère du réchauffement, bien que plusieurs aient été observés ces dernières années. N'hésitez pas à vous plonger dans notre chronique pour (re)découvrir les événements météo marquants du passé >>> 

 

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/retour-sur-les-episodes-de-neige-tardive-au-mois-d-avril
<![CDATA[Tendances météo pour l'été 2024 : à quoi s'attendre en juin, juillet et août ?]]>

Alors que nous vivons actuellement une période de temps frais, certains rêvent déjà à l'été prochain. Quelles sont les premières projections pour la saison estivale 2024 ? Météo Villes fait le point.

 

Températures : un été plus chaud que la normale ?

Les modélisations pour l'été 2024 vont toute dans le sens d'un nouvel été plus chaud que la normale en France. Le scénario du modèle européen ci-dessous montre des valeurs globalement supérieures aux normales sur l'ensemble du trio juin-juillet-août. L'anomalie serait proche de +1°C dans le nord du territoire mais dépasserait cette valeur dans le sud, qui connaîtrait les conditions les plus chaudes. Cette projection envisage notamment un duo juillet-août assez nettement supérieur à la normale dans le sud-est et notamment en Méditerranée.

Anomalies thermiques modélisées durant l'été 2024 selon le modèle européen - via ECMWF

 

 

Le modèle américain tend à suivre les projections de son homologue européen. Il envisage également des températures supérieures à la normale lors des trois mois de l'été 2024. Toutefois, c'est au cours du mois de juin 2024 qu'il projette la plus forte anomalie chaude avec des valeurs souvent 1 à 2°C au dessus des normales. Les valeurs seraient plutôt 1°C au dessus de la normale en juillet et en août avec une chaleur un peu moins excessive. Quoiqu'il en soit, le bilan de l'été serait chaud si ces projections s'avèrent exactes.

Anomalies thermiques modélisées durant l'été 2024 selon le modèle américain - via NOAA

 

 

Précipitations : un été assez classique ?

Alors que nous avons connu de nombreuses séquences pluvieuses depuis l'automne 2023, faut-il s'attendre à un été humide ? Le modèle européen envisage un mois de juin 2024 assez classique avec une alternance de périodes sèches et de séquences orageuses, résultant d'une pluviométrie proche de la normale. En revanche, il envisage des conditions plus sèches durant les mois de juillet et août 2024, notamment dans le sud et l'est de la France. Si ces projections se vérifiaient, cet été 2024 pourrait donc enrayer la séquence humide qui se prolonge depuis l'automne dernier.

Anomalies pluviométriques modélisées durant l'été 2024 selon le modèle européen - via ECMWF

 

 

Le modèle américain est quelque peu différent de son homologue européen. Il envisage un mois de juin 2024 orageux et donc arrosé dans la partie sud de la France, tandis qu'un temps plus sec concernerait le nord-est. Le mois de juillet 2024 serait ensuite plus sec, en dehors d'orages vers les reliefs du sud. Puis, la tendance orageuse pourrait se réaffirmer en août 2024, notamment dans les régions du sud. Si cette modélisation venait à se vérifier, la pluviométrie de l'été 2024 pourrait être assez proche des normales, voire excédentaire dans le sud où le modèle envisage de fréquentes séquences orageuses.

Anomalies pluviométriques modélisées durant l'été 2024 selon le modèle américain - via NOAA

 

En résumé : Les dernières projections pour l'été 2024 misent sur une saison plus chaude que la normale en France. En revanche, les incertitudes sont plus importantes pour la pluviométrie avec des scénarios allant d'un été plutôt sec à un été orageux. Gardons à l'esprit que ces tendances sont lissées et ne donnent que les grandes lignes. Elles ne peuvent pas déceler les épisodes de courte durée, tels une semaine très fraîche et arrosée.

 

 

Faut-il craindre la canicule cet été ?

Si l'on se penche sur la période 2013-2023 en France, on constate que la chaleur a largement dominé les débats. En 2023, juin fut excessivement chaud avant un duo juillet-août un peu moins excessif. L'été 2022 fut bouillant dans son intégralité avec de multiples canicules et des anomalies mensuelles ayant excédé les +2°C durant les trois mois estivaux ! Les étés 2018 et 2019 avaient été également très chauds durant les trois mois. L'été 2021 fut la dernière exception. Après un mois de juin très chaud, le duo juillet-août avait été légèrement plus frais que la normale. Depuis 2015, seul cet été 2021 n'a connu aucun épisode caniculaire en France...

Anomalies thermiques mensuelles lors des été de 2013 à 2023 - Météo Villes

 

 

Entre 1947 et 2023, on a recensé 47 vagues de chaleur en France, dont la moitié (23) rien qu'entre 2010 et 2023 ! Il y a eu 4 fois plus de vagues de chaleur ces 38 dernières années que les 38 précédentes et le nombre de jours de vagues de chaleur a été multiplié par 9 ! Depuis 2009, seuls deux étés n'ont connu aucune vague de chaleur : l'été 2014 et l'été 2021. De plus, la moitié de ces étés ont connu au moins deux vagues de chaleur distinctes. Les étés 2017 et 2022 ont même été le théâtre de 4 vagues de chaleur différentes ! De nos jours, vivre un été sans vague de chaleur devient de moins en moins probable...

Nombre de vagues de chaleur par an en France de 1947 à 2023 - Météo Villes

 

En résumé : Avec des tendances saisonnières plus chaudes que la normale, le risque de canicule est évidemment présent pour cet été 2024, bien qu'il ne soit nullement possible de faire des affirmations à ce sujet. Dans un climat qui se réchauffe, ce risque est statistiquement de plus en plus important et les chiffres ci-dessus le prouvent. Le fait que seul l'été 2021 ait été dépourvu de canicule depuis 2015 nous montre qu'il devient difficile d'échapper à une canicule à un moment ou un autre de l'été...

 

 

Un été 2024 sans sécheresse ?

La sécheresse avait rythmé l'année 2023 avec un manque d'eau durable dans de nombreuses régions françaises jusqu'à la mi-octobre. Depuis, la donne a bien changé. Au cours des 6 derniers mois, le temps a été très pluvieux sur une grande partie de la France, permettant une excellente saison de recharge des nappes phréatiques. Au 1er avril 2024, 58% des nappes du pays se situaient au dessus de la norme, 15% dans les normales et 27% en dessous. C'est un bilan radicalement plus favorable qu'à la même époque en 2023, où une grande partie des nappes étaient sous la norme. Seules les nappes du Roussillon, de l'Aude et de l'ouest de l'Hérault affichent encore des niveaux bas, à cause de pluies nettement plus discrètes que dans le reste du pays.

Niveau des nappes phréatiques par rapport à la normale au 1er avril en 2023 et en 2024 - via BRGM

 

En résumé : On devrait beaucoup moins parler de sécheresse au cours de la saison estivale 2024, sauf entre le Roussillon, l'Aude et une partie de l'Hérault, grâce à une excellente saison de recharge depuis l'automne dernier. Cependant, cela n'exclut pas une possible sécheresse superficielle des sols (en surface) en cas de séquences sèches et chaudes au cours de l'été à venir. Les sols en surface peuvent s'assécher bien plus vite qu'en profondeur.

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/tendances-meteo-pour-l-ete-2024-a-quoi-s-attendre-en-juin-juillet-et-aout
<![CDATA[Retour de la fraîcheur en France : jusqu'à quand ?]]>

Après une première quinzaine d'avril marquée par une chaleur précoce et parfois record, les températures ont chuté sur la France et repassent sous les normales. Cette fraîcheur semble partie pour durer.

 

Fraîcheur sensible cette semaine

Exit la chaleur précoce ! La France a renoué avec des températures sensiblement plus fraîches, sous l'effet d'un flux de nord-ouest. Il advecte un air venu du nord de l'Atlantique et fait plafonner le thermomètre plusieurs degrés sous les normales saisonnières. Cette semaine du 15 au 21 avril 2024 affichera un déficit thermique de 1 à 3°C dans le sud et l'ouest de la France et de 3 à 4°C dans le quart nord-est, où la fraîcheur sera la plus marquée. Cet épisode frais intervient après une première quinzaine d'avril remarquablement chaude (+3,5°C en France).

Écart à la normale des températures du lundi 15 au dimanche 21 avril 2024 - via ECMWF

 

 

Les températures diurnes ont chuté sur l'ensemble de la France au cours des dernières heures mais le pic de fraîcheur sera atteint durant les après-midi du mercredi 17 et du jeudi 18 avril 2024 dans le nord et l'est du territoire où les températures maximales vont plafonner entre 9 et 12°C. Dans l'ouest et le sud, nous aurons plutôt 13 à 16°C, parfois un peu plus en Méditerranée. Le thermomètre remontera quelque peu vendredi 19 avril, sauf au nord-est où il ne fera pas plus de 9 à 12°C. Une légère remontée devrait intervenir durant le week-end, mais nous ne retrouverons pas les normales pour autant avec une fraîcheur restant sensible sur le nord et l'ouest (moins dans le sud et l'ouest).

Températures maximales prévues du mardi 16 au dimanche 21 avril 2024 - Météo Villes

 

 

Le pic de fraîcheur sera sans doute atteindre jeudi 18 avril 2024 dans l'est de la France. Dans le nord-est du territoire, la masse d'air d'altitude promet d'être très froide avec des valeurs s'abaissant vers -35°C à 500 hPa (soit vers 5500 mètres). De tels niveaux garantissent de l'instabilité avec le déclenchement d'averses prenant la forme de giboulées. Par isothermie, la neige devrait s'inviter dès 300 à 500 mètres jeudi matin sur le nord-est de la France, entre Vosges, Jura et Morvan. Il n'est pas impossible qu'une neige fondante soit observée jusqu'en plaine sous les averses les plus actives.

Températures à 500 hPa (vers 5500 mètres) ce jeudi 18 avril 2024 - via meteociel.fr

 

 

Concernant le risque de gel, il sera limité par le ciel souvent nébuleux. C'est la matinée du vendredi 19 avril 2024 qui s'annonce la plus froide, à la faveur d'éclaircies nocturnes plus larges. On attend de fréquentes gelées de l'Occitanie à la Bourgogne-Franche-Comté et aux Vosges avec des valeurs minimales souvent comprises entre -3 et +1°C (les plus basses sur les hauteurs et dans certains fonds de vallées). D'autres petites gelées pourront être observées dans le centre et l'est de la France durant le week-end et en début de semaine prochaine (à préciser d'ici là).

Températures minimales prévues le vendredi 19 avril 2024 - Météo Villes

 

 

Semaine prochaine : la fraîcheur continue ?

Selon les tendances à long terme, la configuration générale devrait assez peu évoluer au cours de la semaine prochaine. En effet, la plupart des scénarios maintiennent une zone de basses pressions sur l'Europe Centrale et la Mer Baltique tandis que l'anticyclone resterait positionné sur l'Atlantique en s'étendant vers l'Islande. Dans cette configuration, un flux de nord à nord-est dominerait sur la France, continuant d'amener de l'air frais sur notre territoire. De l'instabilité sera parfois présente, surtout à l'est au plus près des basses pressions (plus sec vers l'océan).

Situation dominante en semaine du lundi 22 au dimanche 28 avril 2024 - Météo Villes

 

 

Avec ce flux de nord à nord-est, l'anomalie fraîche devrait donc se prolonger au cours de la semaine prochaine. Les projections envisagent des températures en moyenne 1 à 3°C sous les normales saisonnières durant la semaine du lundi 22 au dimanche 28 avril 2024. Encore une fois, c'est en allant vers l'est que la fraîcheur serait la plus marquée. En Méditerranée, mistral et tramontane pourraient souffler de façon récurrente.

Écart à la normale des températures du lundi 22 au dimanche 28 avril 2024 - via ECMWF

 

 

Du mieux début mai ?...

Selon les projections à long terme, la véritable remontée des températures ne se ferait qu'au début du mois de mai 2024 avec une anomalie fraîche se résorbant dès les premières journées du mois. La première décade de mai serait proche des normales, c'est à dire avec un temps plus doux sur la France. Des anomalies chaudes sont ensuite modélisées à partir de la mi-mai mais l'échéance lointaine invite à la prudence. Quoiqu'il en soit, il semblerait que nous allons vivre une deuxième quinzaine d'avril radicalement plus fraîche que la première...

Écart à la normale des températures du 29 avril au 5 mai et du 6 au 12 mai 2024 - via ECMWF

 

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/retour-de-la-fraicheur-en-france-jusqu-a-quand
<![CDATA[Retour de la Niña dans les prochains mois : quelles conséquences ?]]> Le climat de la planète est influencé par les flux atmosphériques mais également par les océans et leur température. Ces phénomènes couplés océan/atmosphère régulent en effet le climat de façon cyclique, c'est ce que l'on appelle les cycles « ENSO », qui dépendent principalement de la température des eaux de surface de l'océan Pacifique, notamment sa partie Est.

 

En temps normal, les eaux situées au large du Pérou sont plus froides que celles situées à l'Ouest, à cause des alizés soufflant de l'Est vers l'Ouest et ramenant les eaux plus chaudes dans cette direction. De façon cyclique, la situation s'inverse et les températures de ces eaux deviennent plus élevées qu'à l'accoutumée, comme cela a pu être observé depuis l'année dernière, avec des conséquences importantes sur le climat des régions bordant le Pacifique mais également au niveau mondial, c'est ce qu'on appelle le phénomène climatique El Niño.

Conséquences planétaires du phénomène El Niño – Via France Bleu

 

Ces derniers mois, c'est donc le phénomène El Niño qui a influencé le climat mondial avec notamment comme conséquence des températures records sur la quasi totalité du globe mais également au niveau des océans.

 

Vers la fin d'El Niño dans les prochains mois ?

Si des prémices de sa mise en place ont pu être observés dès le début de l'année 2023, El Niño a véritablement été officialisé au début du mois de juillet par l'organisation météorologique mondiale (WMO). Celui-ci s'est ensuite rapidement renforcé, atteignant une intensité modérée dès le mois de septembre puis un pic entre la fin d'année 2023 et le début d'année 2024.

Anomalies de températures des eaux de surface du Pacifique en juillet 2023 – NOAA

 

Celui-ci a eu des conséquences parfois notables sur le climat mondial, notamment, comme évoqué précédemment, au niveau des températures mais également au niveau des conditions météorologiques sur certaines régions. La Californie a par exemple connu une succession d'épisodes pluvieux extrêmes durant de longs mois, entraînant des inondations parfois catastrophiques, une conséquence reconnue de la mise en place du phénomène planétaire El Niño.

Conséquences d'importantes inondations en Californie en janvier 2024 – Via Twitter @DisasterTrackHQ

 

En général, ce phénomène climatique est temporaire, ne durant que quelques mois, jusqu'à 1 voire 2 ans pour les plus longs. Actuellement, le phénomène El Niño que nous avons connu ces derniers mois est en atténuation rapide après avoir atteint son pic entre la fin d'année 2023 et le début d'année 2024.

Les données indiquent en effet un refroidissement progressif des eaux de surface de l'Est du Pacifique, ce qui veut dire que nous allons retrouver des conditions plus neutres après un épisode El Niño relativement rapide, mais marqué.

Évolution de la température des eaux du Pacifique entre février et avril 2024 – NOAA

 

Les épisodes El Niño sont généralement suivis d'épisodes La Niña de façon cyclique, en moyenne tous les 3 à 7 ans. Cependant, on a observé ces dernières décennies que les périodes de transitions (conditions neutres) entre ces deux phénomènes étaient de plus en plus rapides et intenses, une conséquence possible du réchauffement climatique qui reste encore à être approfondie.

 

Vers le retour rapide de la Niña ?

Cette année ne devrait pas déroger à la règle. Les conditions « normales » attendues durant le printemps pourraient rapidement laisser place au retour de La Niña d'après les dernières prévisions des organismes spécialisés.

Evolution de la probabilité de mise en place de la Niña dans les prochains mois – NOAA

 

D'après la NOAA, La Niña pourrait donc rapidement se mettre en place dans les prochains mois, l'organisme envisageant une probabilité de 80% que ce phénomène climatique se développe dès cet été. Les eaux de l'Est du Pacifique se refroidissent en effet rapidement, ce qui diminue les chances qu'une période neutre durable se mette en place.

 

D'après certains scénarios, l'anomalie de température pourrait atteindre -1 à -1,5°C sur les eaux de surface du Pacifique d'ici l'automne, ce qui équivaudrait à la mise en place d'un épisode de La Niña modéré.

 

Quelles conséquences sur le climat mondial ?

Lors d'un épisode "La Niña", les courants marins sont modifiés et la donne climatique est bouleversée en plusieurs lieux du Globe. Par exemple, il est possible d'observer :

  • Un temps plus chaud et sec que la normale dans le Sud des États-Unis.
  • Des températures plus froides sur le Nord-Ouest du continent nord-Américain (Alaska, une partie du Canada) ainsi que sur une partie du Brésil.
  • Une zone fraîche et sèche en Afrique centrale et orientale ainsi que sur les îles intertropicales du Pacifique.
  • Des précipitations fréquentes dans la partie sud de l'Afrique, en Amérique Centrale, en Asie du Sud, ou encore le Nord et l'Ouest de l'Australie.

Conséquences de La Niña à travers le monde – Via Ocean Wiki

 

Ce type d'épisode a également pour conséquence d'engendrer une légère baisse des températures moyennes mondiales, tant au niveau de l'atmosphère que des océans, une bonne nouvelle après de nombreux mois records à ce niveau. Toutefois, La Niña est un phénomène climatique moins marqué qu'El Niño, ce qui pourrait dire que le rafraîchissement attendu pourrait rester relativement limité.

L'une des conséquences les plus notables est néanmoins observée sur l'activité cyclonique dans le bassin Atlantique Nord, qui est en général bien plus active durant les périodes de La Niña en raison de conditions atmosphériques plus favorables à leur formation et leur renforcement.

Impacts de La Niña sur l'activité cyclonique en Atlantique Nord – NOAA

 

Or, d'après les prévisions, ce phénomène climatique devrait nettement se renforcer au moment de la haute saison des cyclones sur ce bassin, ce qui pourrait apporter bien plus de phénomène tropicaux que la normale, notamment si l'on considère les températures océaniques anormalement élevées sur cette région du monde ces derniers mois, qui offrent un carburant supplémentaire au renforcement des ouragans.

C'est en tout cas ce qu'envisagent les prévisions des organismes spécialisés avec une saison 2024 envisagée bien plus active que la moyenne sur ce bassin.



Prévisions de l'activité cyclonique 2024 sur le bassin Atlantique – Colorado State University

 

En Europe, les conséquences d'un phénomène La Niña sont beaucoup plus délicates voire impossibles à déterminer du côté de l'Europe. En effet, aucune modification globale du temps n'a réellement été constatée jusqu'alors sur le vieux continent depuis le début de l'analyse du phénomène au milieu du XXe siècle.

 

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/retour-de-la-nina-dans-les-prochains-mois-quelles-consequences
<![CDATA[L'été avant l'heure : une chaleur estivale record en ce week-end du 13-14 avril 2024]]>
Plage bondée à Hossegor (Landes) sous une chaleur typiquement estivale ce 13 avril 2024 - Webcam Viewsurf

 

Le thermomètre joue au yoyo en cette première partie du mois d'avril. Après un week-end dernier déjà historique (jusqu'à 33.9°C à Navarrenx, record national de chaleur en France en avril) et des températures plus basses cette semaine, c'est une nouvelle bouffée de chaleur qui a concerné notre pays ce week-end.

 

Et les deux journées des 13 et 14 avril ont à nouveau d'atteindre des sommets : il n'avait jamais fait aussi chaud en France depuis le début des relevés météorologiques avant un 15 avril ! En effet, avec un indicateur thermique national de 17.88°C ce samedi 13 avril, ceci bat la journée du ... 6 avril dernier et ses 17.58°C. Avec une telle température, nous nous situons +6.7°C au-dessus des moyennes de saison (par rapport à la période 1991-2020), soit des températures plutôt conformes à une première décade de juin. Le dimanche 14 avril, cet indicateur bien qu'un peu en deçà de la veille, a atteint 16.99°C (anomalie de +5.8°C).


Températures maximales observées - après-midi du samedi 13 et du dimanche 14 avril 2024 - Météo-Villes

 

Contrairement au week-end dernier, ce coup de chaleur très hâtif a été nettement plus étendu : 69% des stations métropolitaines ont atteint le seuil de chaleur (25°C) en ce 13 avril puis 52% le 14 avril, contre 26% lors du pic du 6 avril. 6% ont même réussi à dépasser la barre fatidique des 30°C ce samedi (seuil de la forte chaleur), un fait rare aussi tôt dans l'année !

 

Un après-midi invraisemblable : la moyenne de l'indicateur thermique pour les températures maximales a atteint 26.4°C ce samedi, soit 10.1°C supérieur aux normes (pour un 13 avril, la température moyenne l'après-midi n'est "que" de 16.3°C). Ceci correspond aux valeurs habituellement attendues l'après-midi ... d'une mi-juillet ! Nous venons donc de vivre un après-midi à ne rien envier au plein été.


Part du territoire français concernée par la chaleur (25°C) ou la forte chaleur (30°C) jusqu'au 14 avril 2024 - Météo-Villes

 

Lors de cet après-midi du 13 avril, une centaine de stations ont dépassé les 30°C (6% du réseau). Localement entre les Landes ou encore dans l'Aude, le thermomètre est parvenu à atteindre les 32°C : jusqu'à 32.4°C à Sabres (Landes) et 32.1°C à Arques (Aude), à moins de 2°C du record national atteint seulement il y a une semaine.


Températures maximales observées les 13 et 14 avril en France (réseau principal et secondaire) - Météo-Villes

 

Une chaleur toute aussi remarquable du côté des stations dites "principales", où les 30°C ont également été dépassés en cette fin de semaine entre la Provence, les Corbières, les Landes ou encore dans la cuvette Grenobloise : notons par exemple jusqu'à 31.3°C à Carcassonne, 30.7°C à Dax, 30.5°C au Luc, 30.4°C à Mont-de-Marsan,  30.2°C à Grenoble-Versoud, 30.1°C à Albi ou encore 30.0°C à Orange... Bordeaux ou Agen sont passés tout près de ce seuil avec 29.9°C.


Températures maximales observées du 12 au 14 avril en France - réseau des stations principales - Météo-Villes

 

Ces deux journées resteront donc dans les annales climatologiques puisque plus d'une trentaine de départements ont vu une ou plusieurs de leurs stations battre leur record pour un mois d'avril. Des records nombreux en val de Durance, dans les Corbières, le midi-Toulousain, mais surtout une très grande partie du Massif-Central et des Alpes où ces records ont été dépassés en nombre ces 13 et 14 avril.


Localisation des records mensuels de chaleur égalés ou battus - après-midi du 13 avril 2024 - Météociel

 


Localisation des records mensuels de chaleur égalés ou battus - après-midi du 14 avril 2024 - Météociel

Plus de 120 stations mesurant la température continument depuis 30 ans (avril 1994 a minima) ont battu leur record mensuel de douceur/chaleur lors de ces deux journées des 13 et 14 avril. Parmi certaines d'entre-elles, nous retrouvons des stations principales anciennes et historiques :

  • 31.3°C à Carcassonne, battant les 31.0°C du 13/04/1949 (mesures depuis 1948)
  • 30.5°C au Luc, battant les 30.2°C du 19/04/1949 (mesures depuis 1946)
  • 30.1°C à Albi, battant les 29.9°C du 30/04/2005 (mesures depuis 1977)
  • 29.7°C à Ambérieu, battant les 29.1°C du 21/04/2018 (mesures depuis 1941)
  • 29.0°C à Lyon - St-Exupéry, battant les 29.8°C du 30/04/2005 (mesures depuis 1975)
  • 28.9°C à Aix-en-Provence, battant les 28.2°C du 08/04/2011 (mesures depuis 1956)
  • 27.9°C à Millau, battant les 27.0°C du 09/04/2011 (mesures depuis 1964)
  • 26.6°C à Rodez, battant les 26.5°C du 28/04/2023 (mesures depuis 1972)
  • 26.3°C à Bastia, battant les 25.4°C du 21/04/2018 (mesures depuis 1947)

 

Pour d'autres stations, c'est l'ampleur du record par rapport au précédent qui interpelle, avec un gap parfois supérieur à 3°C pour les records observés ce week-end du 13-14 avril :

  • 24.2°C à Superbesse (63), battant de 3.3°C l'ancien record (20.9°C - mesures depuis 1976)
  • 32.6°C à Tiranges (43), battant de 3.2°C l'ancien record (29.4°C - mesures depuis 1983)
  • 24.9°C à Issalnlas-Mezeyrac (07), battant de 3.2°C l'ancien record (21.7°C - mesures depuis 1952)
  • 25.9°C à Grandrieu (48), battant de 3.1°C l'ancien record (22.8°C - mesures depuis 1988)


Liste complète des records mensuels battus ces 13 et 14 avril (stations mesurant depuis au moins avril 1994 soit 30 ans) - Météo-Villes

 

Cette chaleur ne va toutefois pas durer avec l'arrivée d'un air plus frais par les côtes de la Manche. Un air frais qui va envahir la totalité du pays pour la semaine prochaine, avec une bascule sous les moyennes de saison... et possiblement de façon durable ! (voir notre article dédié >>)

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https://www.meteo-paris.com/actualites/l-ete-avant-l-heure-une-chaleur-estivale-record-en-ce-week-end-du-13-14-avril-2024
<![CDATA[Retour de la fraîcheur et de possibles gelées la semaine prochaine !]]>


Le thermomètre ne cesse de jouer au yoyo depuis quelques semaines, alternant de véritables coups de chaleur et des séquences un peu plus fraîches. Et après une énième période très douce voire carrément chaude ce week-end (jusqu'à 30°C en Aquitaine et dans l'arrière-pays Méditerranéen), la seconde partie du mois s'annonce d'un tout autre acabit.

 

En effet, un changement de synoptique globale se prépare pour la semaine prochaine, et pourrait perdurer. Entre une zone dépressionnaire située sur l'Europe centrale et la Scandinavie d'un côté, et des hautes pressions s'installant sur le proche-Atlantique, c'est alors un flux de Nord à Nord-Ouest qui devrait se mettre en place de façon soudaine pour le début de semaine. Les températures devraient dès lors chuter radicalement et ceci sur la totalité du pays !


Synoptique globale prévue - semaine du 15 au 21 avril 2024 - ECMWF

 

Exit la masse d'air anormalement chaude pour la saison, qui se verra être totalement balayée en moins de 48 heures. Alors que cette masse était de +12 à +15°C au-dessus des moyennes (!!), c'est un air venu de contrées plus polaires qui devrait nous envahir, de quoi rebasculer sous les moyennes saisonnières.


Anomalie des températures de la masse d'air (à 1500m d'alt.) - du 13 au 19 avril 2024 - Modèle GFS via WxCharts

 

Exit la douceur (chaleur), place donc à des températures rafraîchies et même dignes d'une toute fin d'hiver. Alors que les excédents thermiques étaient remarquables ce week-end, la semaine à venir s'annonce donc fraîche sur l'ensemble des régions, notamment dans le quart Nord-Est où nous pourrions être en moyenne 4 à 6°C sous les moyennes d'une mi-avril entre le 15 et le 21 avril. Une fraîcheur qui concernera d'ailleurs une très grande partie de l'Europe (seuls les Balkans et la Péninsule Ibérique pourraient y échapper).


Anomalie prévue des températures - semaine du 15 au 21 avril 2024 - ECMWF

 

Cet air plus frais devrait déjà gagner du terrain sur les régions du Nord-Ouest à partir de la journée de ce dimanche, de quoi repasser sous les 20°C (tandis qu'une chaleur estivale perdurera encore au Sud avec des pointes une nouvelle fois flirtant avec les 30°C). La chute sera toutefois radicale lundi puisque les 20°C ne seront plus dépassés sur toute la moitié Nord, et nous ne dépasserons même plus des 12 à 14°C le long des côtes de la Manche !

 

A partir de mardi, la douceur se sera évacuée sur tout le pays puisque les 20°C peineront même à être franchis près de la Méditerranée (le tout sous un régime de mistral et de tramontane). Au Nord, nous observerons des températures de 10 à 12°C en moyenne au meilleur de la journée, et parfois moins dans le Nord-Est. En à peine 2-3 jours, la chute sera donc d'environ 15°C sur un grand nombre de régions !


Températures maximales prévues - dimanche 14 et lundi 15 avril 2024 - Météo-Villes

 


Températures maximales prévues - mardi 16 et mercredi 17 avril 2024 - Météo-Villes

 

Mais si les températures seront très fraîches l'après-midi, elles pourront même se montrer froides sur certains secteurs au réveil. En effet, en fonction de la couverture nuageuse, il n'est pas exclu d'observer de faibles gelées en plaine en seconde partie de semaine, avec une probabilité un peu plus importante durant la matinée de jeudi (à confirmer).


Probabilité de gelées matinales - du 16 au 20 avril 2024 - ECMWF

 

L'évaluation de cette probabilité de gelée reste encore difficile à évaluer, car elle dépendra de la vitesse des vents mais également de l'absence où non de couverture nuageuse (brouillards / nuages bas), ceci restant d'une fiabilité médiocre à aussi longue échéance.

Toutefois, les possibles gelées attendues devraient rester faibles (0 à -2°C) selon les projections actuelles. En dehors des zones de relief (Pyrénées, Massif-Central, Alpes, Jura, Vosges), ces faibles gelées pourraient être observées principalement sur quelques plaines de Bourgogne-Franche-Comté et du Grand-Est. Des gelées blanches (températures très faiblement positives) seront également possibles de manière plus étendu depuis les Hauts-de-France jusqu'au Limousin, en passant par les zones rurales de l'Île-de-France et du Centre-Val-de-Loire.


Risque de gelées - période du 17 au 21 avril 2024 - Météo-Villes

 

Si ces gelées sont parfaitement communes et classiques en cette période de l'année, la problématique est toute autre. En effet, le réveil de la nature a été très hâtif cette année, en raison de conditions douces cet hiver, voire chaudes en ce début de printemps. En cette fin de première décade d'avril, la végétation est largement en avance par rapport à la moyenne, et toute gelée possible d'ici les Saints-de-Glace (mi-mai) pourrait fortement fragiliser cette végétation et avoir des conséquences néfastes sur l'agriculture (n'hésitez pas à consulter notre article dédié sur le sujet publié cette semaine >>).

 

La situation sera donc à suivre attentivement pour toute la seconde partie du mois d'avril. En attendant, consultez nos prévisions nationales expertisées et actualisées quotidiennement >>

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https://www.meteo-paris.com/actualites/retour-de-la-fraicheur-et-de-possibles-gelees-la-semaine-prochaine
<![CDATA[Va-t-on vers une longue période de temps plus calme ?]]> Retour au calme après plusieurs mois excessivement perturbés

Ces derniers mois ont été marqués par un temps particulièrement humide et perturbé sur notre pays. A partir de la seconde moitié du mois d'octobre 2023, les dégradations se sont en effet montrées particulièrement récurrentes et actives, apportant des précipitations abondantes sur la quasi totalité de la France.

Évolution de l'indicateur de précipitations sur la France durant l'année 2023 – Infoclimat.fr

 

Ce temps excessivement perturbé a ensuite persisté depuis le début de cette année 2024, apportant une nouvelle fois des précipitations excessives et de nouvelles inondations parfois majeures.

Évolution de l'indicateur de précipitations sur la France depuis le début de l'année 2024 – Infoclimat.fr

 

Un temps sensiblement plus calme est toutefois de retour ces derniers jours sur notre pays avec même le retour des hautes pressions. La situation synoptique a en effet évolué, le flux océanique très perturbé laisse en effet place à un temps plus anticyclonique sur l'Europe de l'Ouest, repoussant les zones dépressionnaire plus au Nord et apportant un flux de Nord-Ouest bien moins humide sur notre pays. 

 

Comparaison des situations atmosphériques entre ces derniers mois et les prochains jours - Météo-Villes 

 

Ces hautes pressions devraient persister dans les prochains jours sur l'Ouest de l'Europe et continuer d'influencer la France jusqu'à la semaine prochaine, même si celui-ci reculera temporairement vers l'Atlantique en début de semaine prochaine avant de s'étendre de nouveau vers notre pays par la suite.

Animation des géopotentiels sur l'Ouest de l'Europe du 12 au 19 avril 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS

 

Ainsi, les perturbations devraient rester majoritairement à l'écart de notre pays dans les prochains jours, même si le recul temporaire de l'anticyclone laissera passer de faibles perturbations et/ou averses, notamment sur l'Est de la France, cette région se retrouvant plus en marge des hautes pressions sur l'Atlantique.

 

Animation des cumuls de précipitations en 24h sur la France du 12 au 20 avril 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS

 

Dans l'ensemble, les cumuls resteront faibles, bien loin de ce que nous avons pu connaître ces derniers mois, en témoigne les anomalies de précipitations attendues pour la semaine du 15 au 22 avril. Aucun risque d'inondation n'est de ce fait à déplorer pour les prochains jours, contrairement aux semaines précédentes. 

Anomalies de précipitations sur l'Ouest de l'Europe pour la semaine du 15 au 21 avril 2024 – ECMWF

 

Le temps globalement sec persistera-t-il par la suite ?

Si la semaine du 15 au 21 avril devrait donc se montrer plus sèche que ce que la France a pu connaître ces derniers mois, qu'en sera-t-il de la semaine suivante ?

D'après les dernières prévisions, les hautes pressions pourraient se propager de nouveau vers la France en fin de semaine prochaine et persister au moins jusqu'en milieu de semaine du 22 au 28 avril, assurant un temps de nouveau calme et majoritairement sec sur notre pays.

Anomalies de précipitations sur l'Ouest de l'Europe du 18 au 25 avril 2024 – CFS via TropicalTidBits

 

On notera toutefois des anomalies de précipitations positives près de la péninsule ibérique, marquant le probable retour de conditions plus perturbées sur le Sud-Ouest de l'Europe en fin d'échéance, se propageant peu à peu vers le Sud-Ouest de la France.

 

Ces conditions plus perturbées pourraient ensuite se propager de nouveau vers notre pays en seconde partie de semaine du 22 au 28 avril 2024 et possiblement persister jusqu'au début du mois de mai, apportant de nouvelles précipitations parfois abondantes, surtout sur l'Ouest et le Sud du pays.

Anomalies de précipitations sur l'Ouest de l'Europe du 25 avril au 2 mai 2024 – CFS via TropicalTidBits

 

Des incertitudes persistent toutefois sur la date exacte à laquelle ces conditions plus humides devraient de nouveau s'imposer. Le modèle européen ECMWF envisage par exemple une semaine du 22 au 28 avril plus sèche sur notre pays avec un temps perturbé s'imposant plus franchement entre la fin du mois d'avril et le début du mois de mai.

Anomalies de précipitations sur l'Ouest de l'Europe pour la période du 22 avril au 6 mai 2024 – ECMWF

 

Cette période globalement plus calme et sèche que va connaître la France dans les prochains jours devrait donc persister au moins jusqu'à la dernière décade du mois d'avril avant le retour d'un temps de nouveau plus humide et perturbé, vraisemblablement après le 22/24 avril d'après les dernières modélisations.


Des prévisions qui resteront toutefois à préciser dans les prochains jours, dont vous pouvez suivre l'évolution grâce à notre bulletin quotidien >>

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/va-t-on-vers-une-longue-periode-de-temps-sec
<![CDATA[Le réveil de la nature est-il en avance cette année ?]]> Un réveil précoce de la végétation cette année

Le printemps marque chaque année le réveil de la nature avec l'éclosion de nombreuses fleurs et une végétation retrouvant peu à peu des couleurs bien plus vives grâce à l'augmentation progressive des températures et de la durée du jour.

La nature sort en effet de son état de dormance et commence son débourrement puis sa floraison entre la fin de l'hiver et le début du printemps, en général entre mars et avril.

Les 4 saisons de l'arbre - États Sauvages

 

Toutefois, lorsque les conditions climatiques sont favorables (temps humide et doux), la végétation peut se réveiller plus tôt qu'à l'accoutumée comme ce fut par exemple le cas cette année en raison de températures anormalement élevées depuis de nombreuses semaines. En février dernier, la nature avait en effet un mois d'avance sur de nombreuses régions européennes dont la France.

Avancée de la végétation au 14 février 2024 – Carte : EDO via Copernicus

 

Depuis, la douceur est restée largement dominante sur notre pays avec même les premiers coups de chaleur observés en ce début avril, le tout après plusieurs mois parfois records en terme de précipitations, des conditions qui continuent de favoriser le développement de la végétation.

Évolution de l'indicateur thermique du 1er janvier au 11 avril 2024 – Via Infoclimat.fr

 

La végétation a-t-elle encore de l'avance actuellement ?

La nature s'est donc réveillée bien plus tôt qu'à l'accoutumée cette année sur notre pays, d'abord sur le Sud et notamment le Sud-Ouest puis progressivement plus au Nord au fil des semaines. En cette fin de première décade d'avril, la végétation est toujours en avance par rapport à la moyenne, ce qui est visible sur la totalité du pays.


Par exemple, cette végétation est bien plus avancée que l'année dernière à la même période du côté du château de Chambord dans le Loir-et-Cher. Alors qu'en avril 2023 les arbres avaient seulement commencé leur floraison, celle-ci est déjà bien établie en avril 2024 avec une végétation très colorée et développée pour la période.

Comparaison de la végétation à Chambord entre avril 2023 et avril 2024 – Webcam via Skaping

 

Cette avancée est également visible du côté d'Hendaye (64) où les arbres sont également plus développés que l'année dernière à la même période. Ceci est notamment dû à une douceur (voire une chaleur) très récurrente depuis de nombreuses semaines sur le secteur faisant suite à un hiver excessivement pluvieux, des conditions optimales pour un développement précoce de la nature.

 

Comparaison de la végétation à Hendaye entre avril 2023 et avril 2024 – Webcam via Skaping

 

Sur de nombreuses régions, la nature est même plus avancée qu'à la même période en 2022 alors que celle-ci était déjà particulièrement développée pour un mois d'avril. Il est d'ailleurs important que le développement de la végétation se rapprochait plus franchement de la normale en 2023 alors que celui-ci se montrait déjà très en avance en 2022, encore plus donc en 2024.

Comparaison de la végétation à Digoin (71) entre avril 2022, 2023 et 2024 – Via Skaping

 

Le développement important pour la période de la nature est également visible plus en altitude avec une végétation là aussi très verte même au-dessus de 400-500m d'altitude, comme visible sur la webcam des hauteurs de Grenoble.

Comparaison de la végétation à Grenoble (38) entre avril 2022, 2023 et 2024 – Via Skaping

 

La nature s'est donc réveillée tôt cette année et a continué de largement se développer depuis en raison de conditions douces et encore régulièrement humides faisant déjà suite à un hiver excessivement pluvieux et doux sur la grande majorité de la France. Ainsi, la végétation a à ce jour plusieurs semaines d'avance sur la totalité du pays et même jusqu'en montagne.

 

Une mauvaise nouvelle pour les allergiques

Cette végétation en avance apporte également de nombreux problèmes pour les personnes sensibles aux allergies avec la présence de nombreux pollens dans l'atmosphère actuellement, notamment les pollens de bouleaux dont le pic est toutefois passé.

Risques allergiques sur la France ce 11 avril 2023 – Via pollens.fr

 

On note d'ailleurs déjà l'apparition de pollens de graminées sur l'Ouest et le Sud du pays depuis la fin du mois de mars, ce qui est bien plus tôt qu'à l'accoutumée, la saison des graminées commençant en général au début du mois de mai !

 

Risques allergiques pour les pollens de graminées à la fin du mois de mars 2024 et calendrier pollinique – Via pollens.fr et SantéMagazine

 

Le répit entre la saison des bouleaux et la saison des graminées ne sera donc que très relatif pour les allergiques, l'avancée de la végétation engendrant déjà le production de plus en plus de pollens dans notre atmosphère.

 

 

D'autre part, l'arrivée de l'air froid la semaine prochaine fait craindre l'apparition de quelques gelées (notamment sur les régions les plus continentales), fragilisant et exposant la végétation très avancée.

Températures minimales prévues entre mercredi 17 et samedi 20 avril 2024

 

 

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/le-reveil-de-la-nature-est-il-en-avance-cette-annee
<![CDATA[Nouveau coup de chaud après la fraîcheur : les températures font les montagnes russes]]>

Alors que la fraîcheur est de retour depuis 48 heures, le thermomètre s'apprête à s'envoler de nouveau vers des niveaux estivaux en fin de semaine. Ces derniers temps, le thermomètre fait les montagnes russes.

 

Dorsale anticyclonique et retour de la chaleur

Le temps s'est calmé en France ce mercredi 10 avril 2024 car les pressions sont en nette hausse sous l'effet d'une dorsale anticyclonique. Cette dernière est en train de s'établir entre les Açores et l'Europe Centrale. Dans les prochains jours, elle va advecter une masse d'air d'origine subtropicale, remontant peu à peu sur la France. Comme l'illustre la carte ci-dessous, la température de la masse d'air vers 1500m sera de nouveau à des niveaux exceptionnels voire records (en rose) d'ici au samedi 13 avril 2024 ! Logiquement, les températures au sol vont donc s'envoler de plus belle.

Écart à la normale de la masse d'air (vers 1500m) pour le samedi 13 avril 2024 (record en rose) - via polarwx.com

 

 

Le redoux s'affirmera ce jeudi 11 avril 2024 avec des températures maximales comprises entre 17 et 20°C sur une grande partie de la France (jusqu'à 23°C en Méditerranée) mais le véritablement réchauffement se produira le vendredi 12 avril avec des maximales atteignant la barre des 25°C jusqu'en Aquitaine tandis qu'il fera souvent 20 à 23°C dans la moitié nord. C'est la journée du samedi 13 avril qui sera la plus estivale puisque les 25°C devraient être atteints jusqu'en Île-de-France et en Alsace ! Au sud de la Loire, il fera souvent 26 à 29°C (localement 30°C au pied des Pyrénées). La journée de dimanche restera estivale au sud mais un air plus frais reviendra par le nord-ouest.

Températures maximales prévues du jeudi 11 au dimanche 14 avril 2024 - Météo Villes

 

 

Nouvelle chute en début de semaine prochaine

Ce retour de la chaleur ne sera pas durable, bien au contraire ! Après le flux sud-ouest venu des régions subtropicales, notre pays basculera de nouveau en flux de secteur nord-ouest en début de semaine prochaine, en lien avec une dépression circulant de la Mer du Nord vers la Mer Baltique. Ainsi, la masse d'air exceptionnellement chaude sera suivie par un air très frais venu du nord de l'Atlantique, à l'image des contrastes thermiques que nous avons déjà observés ces derniers jours.

Masse d'air vers 1500m du samedi 13 au mercredi 17 avril 2024 - via wxcharts.com

 

 

Si vous aimez la chaleur, il faudra donc profiter du week-end car l'atmosphère va radicalement se rafraîchir dès le lundi 15, pour la mi-avril 2024. En journée du mardi 16 avril 2024, les températures maximales devraient plafonner entre 10 et 13°C sur les trois quarts de la France, grimpant jusqu'à 16-18°C en Méditerranée. Ainsi, nous passerons de valeurs remarquablement élevées pour la saison à des valeurs quelques degrés inférieures aux normales. Les montagnes russes continuent !

Températures maximales prévues les lundi 15 et mardi 16 avril 2024 - Météo Villes

 

 

Les montagnes russes ces dernières semaines

Cela fait plusieurs semaines que le thermomètre souffle le chaud et le froid. En deuxième décade de mars, la France avait connu une période de douceur exceptionnelle, suivie par un coup de fraîcheur lors de la dernière décade du mois. Début avril, les températures se sont envolées vers des sommets jamais atteints si tôt dans la saison avant de s'effondrer brutalement le mardi 9 avril. En fin de semaine, le thermomètre s'envolera de plus belle pour atteindre un nouveau pic exceptionnel le samedi 13 avril avant qu'un nouveau coup de fraîcheur n'arrive à la mi-avril... Notons que si les températures font les montagnes russes, les pics de chaleur sont bien plus exceptionnels que les coups de fraîcheur (dont l'intensité reste classique à cette saison).

Indicateur thermique en France de la mi-mars à la mi-avril 2024 – graphique infoclimat.fr

 

 

Ces derniers temps, le courant jet ondule très fortement sur l'Atlantique et l'Europe, comme l'illustre l'animation ci-dessous. C'est ce dernier qui est à l'origine de ces changements de masses d'air successifs avec une alternance de flux de secteur sud à sud-ouest et de flux de secteur nord-ouest, amenant tantôt des masses d'air venues d'Afrique ou des Açores et tantôt des masses d'air venues du nord de l'Atlantique. De tels contrastes peuvent surprendre, mais il ne faut pas oublier qu'ils caractérisent le printemps français. À cette saison, le froid polaire se décharge épisodiquement vers nos latitudes tandis que l'air chaud s'emmagasine sur le nord de l'Afrique. En fonction de l'orientation du flux, la France peut donc être soumise à des températures très différentes.

Vitesse et orientation du courant jet du mercredi 10 au mercredi 17 avril 2024 – via meteociel.fr

 

S'il est courant d'observer de forts contrastes thermiques au cours du printemps, il faut avouer que le réchauffement climatique permet de les accentuer car les masses d'air chaud sont plus imposantes qu'auparavant sur le nord de l'Afrique. Nous pouvons donc atteindre des valeurs estivales de plus en plus tôt dans la saison. Lorsque le flux bascule ensuite au nord-ouest, la chute peut être vertigineuse, à l'image de ce que nous avons vécu ces derniers jours et de ce qui nous attend d'ici à la mi-avril.

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/nouveau-coup-de-chaud-apres-la-fraicheur-les-temperatures-font-les-montagnes-russes
<![CDATA[Bilan des orages du 8 avril : une dégradation digne de l'été !]]>

Avec plus de 27.000 éclairs détectés en France, la vague orageuse de la fin du journée du lundi 8 avril 2024 a pris des airs de dégradation estivale en produisant des phénomènes forts.

 

Impressionnant conflit de masses d'air

Avec un anticyclone se décalant sur l'Europe Centrale, un flux de sud vecteur d'air chaud en provenance d'Afrique concernait encore la France ce lundi 8 avril 2024. L'origine du flux est confirmée par la présence de poussières de sable du Sahara, encore nombreuses dans le ciel du sud et de l'est de l'hexagone ce lundi. Dans le même temps, les basses pressions atlantiques s'affirmaient avec le creusement de la tempête Pierrick entre la Bretagne et l'Irlande. Celle-ci engendrait la bascule du flux au secteur ouest sur les régions océaniques, amenant un air nettement plus frais. C'est donc un impressionnant choc de masses d'air qui s'est produit sur la France.

Situation météo en Europe le lundi 8 avril 2024 - Météo Villes

 

 

Ce qui fait le caractère exceptionnel de ce conflit de masses d'air, c'est la masse d'air remarquablement chaude qui a survolé la France ces derniers jours. Avec des températures qui atteignaient encore 18°C à 1500 mètres dans l'est ce lundi, nous étions influencés par une masse d'air digne de l'été ! À l'inverse, les températures faiblement négatives mesurées à cette altitude sur la Bretagne sont nettement plus classiques pour un début avril, mais elles se situaient 20°C sous les valeurs enregistrées à l'est ! Avec un tel conflit, les ingrédients étaient réunis pour une dégradation orageuse marquante.

Température de la masse d'air vers 1500m ce lundi 8 avril 2024 - via wxcharts.com

 

 

Plus de 27.000 éclairs !

Le nombre d'éclairs comptabilisés sur cette seule journée du lundi 8 avril 2024 montre le caractère estivale de cette dégradation orageuse. Plus de 27.000 éclairs ont été détectés dans le ciel de France, principalement le long de deux axes allant des Hautes-Pyrénées à la Champagne et de la Haute-Normandie au Nord. Certains départements ont été littéralement mitraillés : on a enregistré plus de 2.800 éclairs dans le seul département du Pas-de-Calais !

Éclairs détectés sur la seule journée du lundi 8 avril 2024 - via lightningmaps.org

 

 

Par ailleurs, pas moins de 7.296 impacts de foudre (éclairs nuage-sol) ont été comptabilisés par le réseau Météorage sur cette seule journée du 8 avril 2024, alors que la moyenne d'un mois d'avril entier est de 12.900 ! Ces chiffres attestent du caractère remarquable de cette dégradation, s'apparentant bien plus à une vague orageuse digne de la saison estivale qu'aux premiers orages de printemps.

Impact de foudre entre Châlons et Sézanne (51) en soirée du lundi 8 avril 2024 - photo Kévin Leclercq

 

 

Grêlons et supercellules

Cette dégradation a produit plusieurs orages de nature supercellulaire entre le sud-ouest et l'ouest de la Bourgogne. Ces derniers ont généré des chutes de grêle localement marquées, occasionnant des dégâts dans certaines communes. Le sud et l'est du département du Gers ont été fortement touchés, au passage d'une supercellule très active qui a donné des grêlons de 3 à 4 centimètres de diamètre, comme le montre le cliché ci-dessous à l'Isle-Arné.

Grêlons de 4 cm de diamètre à l’Isle-Arné (32) ce lundi 8 avril 2024 – photo François Polesello

 

 

Un peu plus au nord, le département de l'Yonne a également été touché par de violents orages en soirée du lundi 8 avril 2024. Plusieurs supercellules ont sillonné le département en produisant là aussi des grêlons de 2 à 4 centimètres de diamètre. Les plus gros sont tombés dans l'agglomération de Sens où ils ont occasionné des dégâts sur les toitures et laissé des traces sur la carrosserie des véhicules.

Gros grêlons et dégâts près de Sens dans l'Yonne ce lundi 8 avril 2024 – photos via Météo 89

 

 

Orages estivaux en avril : l'exemple de 1961

La première décade d'avril 1961 est tout simplement la deuxième plus chaude en France depuis le début des relevés. Depuis, seule la première décade d'avril 2011 (un mois hors norme) a fait mieux ! Les températures s'envolent dans le pays et se maintiennent à des niveaux remarquables pendant une semaine entière. Au terme de cette séquence, le retour de l'air océanique s'accompagne de violents orages en Picardie et Île-de-France. Les villes d’Écouen et de Fontenay-en-Parisis (Val d’Oise) sont dévastées par des torrents de boue tandis que de gros grêlons tombent sur Saint-Quentin et Beauvais ainsi que dans le centre des Yvelines (Trappes).

Orages violents et torrent de boue en région parisienne du 9 avril 1961 - Chronique Météo Villes

 

La multiplication des épisodes de chaleur précoce tend à élargir la saison des orages violents, pouvant débuter plus tôt et se terminer plus tard. Ces dernières années, des vagues orageuses virulentes ont pu être observées en mars/avril ou encore en octobre.

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/bilan-des-orages-du-8-avril-une-degradation-digne-de-l-ete
<![CDATA[Quand la chaleur s'invitait début avril avant le réchauffement climatique]]>

Les températures enregistrées ces derniers jours sont exceptionnelles. Une telle chaleur a-t-elle déjà été observée à cette saison avant l'accélération du réchauffement ? Retour sur les épisodes avant 1980.

 

Début avril 1969

Si le XXIème siècle nous a offert plusieurs coups de chaleur remarquables au début du mois d'avril, il est arrivé que le thermomètre s'envole à cette saison à une époque plus ancienne, sous un climat nettement moins réchauffé qu'aujourd'hui. Ce fut par exemple le cas à la fin du mois d'avril 1969. Les 9 et 10 avril, des températures modérément chaudes sont mesurées dans plusieurs régions. Il fait jusqu'à 25°C en Île-de-France, des niveaux records à cette époque. La presse locale titre que c'est "la canicule" à Paris. Si ce terme est évidemment inapproprié, il montre l'étonnement face à de telles températures début avril...

 

Températures élevées en France à la fin du mois d'avril 1969 - Chronique Météo Villes & infoclimat.fr

 

 

Début avril 1961

La première décade d'avril 1961 est tout simplement la deuxième plus chaude en France depuis le début des relevés. Depuis, seule la première décade d'avril 2011 (un mois hors norme) a fait mieux ! Les températures s'envolent dans le pays et se maintiennent à des niveaux remarquables pendant une semaine entière. Montélimar connaît 5 jours de chaleur (+ de 25°C) consécutifs et culmine à 29,7°C le 8 avril 1961, un record pour une première quinzaine d'avril qui n'a pas été battu depuis ! Le sud n'est pas le seul à être concerné. À Paris, le thermomètre grimpe jusqu'à 24°C et on relève près de 27°C en Alsace !

La première décade d'avril 1961 est la deuxième plus chaude en France, derrière 2011 - via infoclimat.fr

 

 

Du 13 au 21 avril 1949

Du 13 au 21 avril 1949, un anticyclone sur la Mer Baltique fait remonter de l'air venu d'Afrique et l'hexagone connaît l'épisode de chaleur le plus marqué jamais observé si tôt dans la saison. D'ailleurs, la deuxième décade d'avril 1949 reste à ce jour la plus chaude jamais observée en France ! La chaleur envahit d'abord le sud avec 30°C dans le Languedoc-Roussillon le 13 avril 1949. Dès le 16 avril, les fortes chaleurs remontent vers le nord avec 29,8°C à Orléans, 30,1°C à Paris (et 31,3°C à Clermont-Ferrand) ! Le 18 avril 1949, on atteint 30,2°C à Paris, valeur qui reste à ce jour le record d'avril dans la capitale !

Réanalyse des masses d'air à la mi-avril 1946 - via wetterzentrale.de

 

 

Du 10 au 13 avril 1939

L'un des épisode de chaleur précoce les plus marquants datant du siècle dernier s'est produit du 10 au 13 avril 1939. À quelques mois du début de la seconde guerre mondiale, le thermomètre s'était envolé vers des niveaux estivaux en première quinzaine d'avril, surprenant les Français. La barre des 25°C avait été dépassée dans de nombreuses régions. On avait pu mesurer 27°C à Strasbourg et Orléans, 28°C à Paris et 30°C à Bergerac ! Cette chaleur avait provoque une fonte des neiges en haute montagne avec des avalanches et des coulées de boue meurtrières dans les Alpes et les Pyrénées.

Ambiance estivale en forêt de Sannois (Val-d'Oise) au mois d'avril 1939 - Chronique Météo Villes

 

 

Du 1er au 3 avril 1926

Il y a près d'un siècle, le mois d'avril 1926 avait débuté par une météo exceptionnelle. Sous un flux de sud, une masse d'air venue du Maghreb remonte sur la France et fait s'envoler les températures. Dès les premiers jours d'avril, le thermomètre atteint la barre des 25°C dans de nombreuses régions du pays. Le 3 avril 1926, on mesure 24,4°C à Paris. La veille, le mercure atteint 28,2°C à la station de Marseille-Marignane. 98 ans plus tard, cette valeur est toujours le record de chaleur de la ville en première décade d'avril !

Réanalyse des masses d'air le 3 avril 1926 - via wetterzentrale.de

 

 

Le réchauffement accentue ces épisodes

Si la chaleur précoce pouvait être observée par le passé, les nombreux records décadaires enregistrés ces derniers jours (30°C en Alsace, 34°C dans les Pyrénées-Atlantiques) nous rappellent que ces épisodes sont non seulement nettement plus fréquents mais également plus intenses. Dans un climat qui se réchauffe de plus en plus, la chaleur précoce est de plus en plus banale alors qu'elle relevait de l'exceptionnel par le passé. D'ailleurs, la carte ci-dessous montre que les records de chaleur de la première décade d'avril sont en grandes majorités détenus par les épisodes de 2011, 2017 ou 2020, tous récents...

 

Records de chaleur en première décade d'avril (de 1900 à 2023) - Météo Villes

 

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/quand-la-chaleur-s-invitait-debut-avril-avant-le-rechauffement-climatique
<![CDATA[Orages, tempête et refroidissement après les records de chaleur]]> Ce week-end, nous avons observé un pic de chaleur remarquable sur le pays! Particulièrement court, cet épisode touche déjà à sa fin dans la plupart des régions...

Les records ont commencé à tomber le vendredi 5 avril, mais c'est bien la journée du samedi 6 avril qui restera gravée dans les annales de la climatologie française.

 

 

 

Une douceur inédite le samedi 06 avril au matin

 

La journée s'est ouverte avec des minimales inégalées en France pour un mois d'avril. Les températures ne sont pas descendues sous les +22.5°C à Biarritz, +22.9°C à Hendaye et la minimale officielle la plus haute concerne la rive espagnole avec +24.4°C à San Sabastian... Mais il n'y aura pas fait moins de +25°C durant la nuit du 5 au 6 avril!

 

D'autres minimales très douces ont été enregistrées sur des stations secondaires comme +22.5°C aussi à Bustince, +22.1°C à Mendive et +21.7°C à la Pointe de Socoa... Tous côtés français.

 

 

Minimales observées en °C le samedi 06 avril 2024 - Meteociel

 

Cette minimale de +22.5°C à Biarritz est absolument remarquable de part l'anomalie incroyable par rapport aux normes qu'elle fait apparaître.

 

Sur une courbe des températures minimales de la ville, on se rend compte que cette valeur est proche des minimales records... en été! (courbe grise pointillée supérieure)

 

 

Courbe composée sur les forums d'Infoclimat

 

Sur la courbe des anomalies normalisées de températures minimales, on peut également voir que cette anomalie fut la plus forte jamais mesurée à Biarritz, et de loin...! Avec un écart type de 4.9s... Valeur théoriquement impossible dans un contexte climatique stable. Il s'agit donc d'une valeur rendue possible via le forçage du Réchauffement Climatique.

 

 

Courbe composée sur les forums d'Infoclimat

 

 

La chaleur est restée remarquable durant la journée

 

 

Les records ont continué de tomber en série durant l'après-midi malgré la présence importante d'un voile chargé en sable du Sahara qui a significativement faussé les prévisions du week-end. Article à retrouver ici

Il est important de souligner que le record national absolu d'avril fut approché de quelques dixièmes de degrés! En 1ère décade d'un mois avec une hausse moyenne aussi forte, c'est absolument exceptionnel.

 

 

Records observés en France le 06 avril - Carte Meteociel

 

 

Vers une baisse des températures spectaculaire entre ce dimanche et mardi prochain...

 

 

Ce coup de chaleur est (heureusement?) aussi intense qu'éphémère. En météorologie nous parlons de "coup de chalumeau". En effet, dès ce dimanche les températures ont commencé à baisser sensiblement. Malgré des maximale élevées, les températures ont par la suite perdu jusqu'à 12°C par rapport à la veille à la même heure sur le Pays Basque ou même 14°C aux pieds des Pyrénées. Dans l'Ouest et le Nord du pays, cette baisse est en moyenne de 4 à 7°C.

 

Variation des températures en 24h entre samedi 16h et dimanche 16h - MeteoVilles

 

 

Mais c'est surtout demain que le changement s'annonce radical, une dépression nommée "Pierrick" va arriver avec une masse d'air océanique beaucoup plus fraîche.

Les températures remonteront très temporairement à l'avant du front froid notamment sur les régions  du Centre-Nord (Région Parisienne comprise), avant de subir une nouvelle baisse vertigineuse en cours de soirée et nuit suivante.

 

La dépression Pierrick arrive avec un vaste front froid à la mi-journée du lundi 08 avril - MeteoFrance

 

 

La carte des anomalies de masse d'air à 1500m montre ce changement passant d'une masse d'air exceptionnellement chaude entre samedi et dimanche à une masse d'air plutôt froide pour la saison dès lundi soir et surtout mardi (passage du rose au bleu).

 

 

Evolution des anomalies de masse d'air entre Samedi et Mardi - TropicalTidbits

 

 

 

Au sol, le changement est tout aussi spectaculaire...

 

Evolution des températures maximales prévues entre le lundi 08 avril et le mardi 09 avril 2024 - MeteoVilles

 

 

 

Une baisse des températures accompagnée d'un risque de tempête et d'orages

 

 

Avec ces contrastes de température important et l'arrivée de cette dynamique (contexte fortement dépressionnaire), des orages actifs concerneront une grande moitié Ouest du pays demain, et plus particulièrement la bande méridienne centrale, de Toulouse à Lille en passant par la Région Parisienne avec de nombreux orages. Bien entendu, ce type de phénomène reste localisé donc certaines villes pourront passer au travers (en échappant pas à la baisse des températures!).

 

 

 

Localisation des orages durant la journée du lundi 08 avril 2024 - Les orages apparaissent en orange et rouge - Arome/MeteoFrance/Meteociel

 

 

Au passage de la dépression, des rafales importantes pourraient être observées atteignant le niveau de tempête sur les Côtes de la Manche et la pointe bretonne. Probablement de belles vagues à attendre dans ces régions, et quelques dégâts sur la végétation qui commence à verdir (prise au vent plus importante).

 

 

Rafales de vent attendues en km/h pour le lundi 07 avril et la nuit suivante - certaines rafales (dans le Nord Est et le Sud Ouest) sont liées aux orages - Meteociel/MeteoVilles

 

 

Jérémie GAILLARD - Prévisionniste pour MétéoVilles

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https://www.meteo-paris.com/actualites/orages-tempete-et-refroidissement-apres-les-records-de-chaleur
<![CDATA[Quand le sable du Sahara perturbe les prévisions météo]]> On nous promettait une journée exceptionnellement chaude, aux ressentis estivaux. A la fin de ce samedi, l'impression fut assez grise et un peu moins chaude qu'escompté. Que s'est-il passé?

 

 

Nuage chargé de sable du Sahara observé aux Sables d'Olonne ce 06 avril au matin - Skaping

 

 

Le sable du Sahara en grande partie responsable de ce décalage entre prévision et ressenti.

 

Le sable soufflé dans l'atmosphère depuis le Sahara n'a pas grand chose à voir avec le sable de plage que vous connaissez habituellement. Pour être transporté sur de longues distances, les grains doivent être extrêmement légers (et donc fins). Les grains, de quelques micromètres de diamètre, s'apparentent donc plus à des poussières limoneuses.

 

 

Advection de poussière de sable du Sahara sur la France et l'Europe de l'Ouest entre le Samedi 06 et le Lundi 08 avril 2024 - Skiron

 

 

Une histoire de noyaux de condensation

 

L'atmosphère présente naturellement des aérosols, poussières, pollens, cristaux de glace ou même pollution aux particules fines... Ceux-ci servent de "point d'accroche" (points de nucléation / noyaux de condensation) à la vapeur d'eau saturée dans l'air. Les molécules d'eau vont s'y précipiter et former une goutte à l'état liquide (effet Kelvin et Raoult), qui tiendra en suspension tant qu'elle est assez légère et/ou supportée par des courants ascendants. Un nuage se forme.

 

Schéma de formation d'une gouttelette d'eau à partir d'un aérosol solide - © Benoit Vié

 

 

L'apport de sable saharien dans l'atmosphère va fortement perturber la formation classique des nuages en apportant un nombre démesuré de noyaux de condensation par rapport à des conditions normales.

Mais, la quantité d'eau disponible reste la même donc les noyaux de condensation capturent moins d'eau par unité. Le nuage est donc formé de gouttelettes beaucoup plus nombreuses mais plus petites: Il est particulièrement dense et froid (il réfléchit beaucoup de lumière et ne laisse pas passer les Infrarouges).

Ces nuages anormaux associés aux tempêtes de sable présentent deux caractéristiques principales sur les images satellitaires qui permettent de les reconnaître immédiatement:

 

- Des sommets très froids, surtout la nuit. Ces nuages bloquent tout le rayonnement IR venu du sol et se refroidissent considérablement. Ils apparaissent donc particulièrement "brillants" sur les images satellites sur le canal IR.

 

 

Nuage de sable d'une dimension exceptionnelle sur l'Europe de l'Ouest le 17 mars 2022 - Sat24

 

 

- Un aspect caractéristique en "peau d'orange" sur l'imagerie visible. Etant très froids surtout à la fin de la nuit, des perturbations et micro-mouvements convectifs se produisent sur les couches limites du nuage, leur donnant un aspect grumeleux. Ce phénomène est surtout visible le matin.

 

 

Structure en "peau d'orange" observée ce 06 avril 2024 au matin - Canal Visible MeteoCiel

 

 

Cette structure peut également être observée par le bas comme ce fut le cas sur la Côte d'Azur le 30 mars 2024 au matin alors qu'un nuage issu d'une tempête de sable particulièrement épais survolait la région. L'aspect en peau d'orange est ici bien visible dans l'ambiance orange.

 

 

Nuage de sable en "peau d'orange" observé dans le massif de l'Estérel le 30 mars 2024 - Image Jérémie GAILLARD

 

 

Des conséquences bien visibles sur le temps sensible ce Samedi 06 avril 2024

 

Un nuage surchargé en noyaux de condensation a donc survolé le pays durant cette journée. Ce phénomène est mal appréhendé par les modèles météo qui voyaient des nuages élevés "classiques" plus lumineux. Malgré une chaleur proche des niveaux prévus, l'impression a donc été beaucoup plus grise et terne, entamant l'impression de beau temps.

 

 

Image satellitaire nationale du nuage de sable, son expansion et son aspect caractéristique en peau d'orange - Canal Visible MeteoCiel

 

 

Et, malgré une masse d'air au plus chaud aujourd'hui, certaines régions n'ont vu leur températures maximale que peu progresser depuis la veille, voire même régresser de quelques °C dans les régions du Sud-Ouest et de l'Arc Atlantique, où le nuage de sable fut le plus épais.

 

 

Evolution des températures en 24h entre le Vendredi 05 et le Samedi 06 avril 2024 à 15h loc. - MeteoVilles

 

 

Vers un risque de "pluie de boue" demain, dimanche 07 avril 2024

 

 

Ce nuage de sable sera dès demain poussé par un front froid avançant lentement d'Ouest en Est. Sur la zone de contact des pluies sont attendues, chargées de poussières limoneuses elles pourront prendre un aspect boueux, salissant toutes les surfaces et notamment vos voitures!

 

 

Arrivée du front froid le Dimanche 07 avril 2024, accompagné de pluies et d'une baisse des températures - MeteoVilles

 

 

Localisation du risque de "pluie de boue" et du nuage de sable ce Dimanche 07 avril 2024 - MeteoVilles

 

 

Jérémie GAILLARD - Prévisionniste pour MétéoVilles

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/quand-le-sable-du-sahara-perturbe-les-previsions-meteo
<![CDATA[Neige au Québec, orages et tornades aux États-Unis,.. l'actualité météo dans le monde en ce début avril 2024]]> Tempête de neige tardive au Québec

Alors que la France et une partie de l'Ouest de l'Europe s'apprêtent à connaître un premier week-end d'avril particulièrement doux et même chaud avec un ressenti quasiment estival, l'inverse s'est produit cette semaine sur l'Est du Canada.

 

A l'arrière d'un vaste creux dépressionnaire circulant entre le Nord-Est des États-Unis et le Sud-Est du Canada, de l'air froid et humide s'est engouffré sur le Sud-Est du Canada, apportant un ressenti temporairement bien hivernal alors que le printemps vient de débuter.

Situation atmosphérique sur l'Amérique du Nord le jeudi 4 avril 2024 – Via TropicalTidBits

 

Outre des températures froides, c'est notamment la neige qui a fait parler d'elle sur le secteur, notamment du côté du Québec où on a pu relever jusqu'à 15 voire 20cm de neige en journée du 4 avril. 

15 à 20cm de neige à Montréal ce jeudi 4 avril 2024 – Photographie : Massa Délices Cuisine

 

C'est notamment la région de Montréal qui a reçu les quantités de neige les plus importantes avec jusqu'à 26cm relevés depuis la veille au soir. 

Quantités de neige sur le Québec entre le 3 et le 4 avril 2024 - MétéoMédia

 

La tempête s'est ensuite décalée vers l'Est ce vendredi, touchant notamment les régions du Maine aux Etats-Unis et le Nouveau-Brunswick avec là encore plus de 10/15cm de neige par endroit. 

 

Ce type d'épisode n'est toutefois pas exceptionnel sur ce secteur, la neige tombant encore relativement régulièrement de façon temporaire en avril. On relève en effet environ 13cm de neige en moyenne à Montréal durant ce mois, même si les épisodes sont généralement moins prolifiques que celui ayant concerné la région ce jeudi. Le record d'épaisseur de neige en 24h est d'ailleurs détenu par la journée du 9 avril 2000 où il était tombé 34cm de neige sur Montréal.

 

Tornades et violents orages aux États-Unis

L'arrivée du printemps rime avec la multiplication des dégradations orageuses virulentes aux États-Unis. Ce fut effectivement le cas entre le 1er et le 3 avril avec la survenue d'une violente dégradation circulant du Centre à l'Est du pays.

 

Le 1er avril, ce sont notamment les régions allant du Texas au Sud de l'Indiana qui ont été concernés par de violents orages producteurs de fortes chutes de grêle, de violentes rafales de vent et d'au moins 20 tornades engendrant des dégâts parfois notables.

 

Le lendemain, la dégradation s'est décalée sur l'Est du pays avec là encore de nombreux orages parfois violents. 37 tornades ont été recensées pour cette seule journée, la plupart restant heureusement de relativement faible intensité mais provoquant tout de même des dégâts et plusieurs blessés.

 

Tornade et dégâts associés à Georgetown dans l'Indiana le 2 avril 2024 – Via AccuWeather

 

La dégradation s'est ensuite évacuée le lendemain sur l'extrême Est du pays, donnant encore 2 tornades, l'une en Floride et l'autre dans l'état de Virginie ainsi que des orages parfois violents une nouvelle-fois. 

Impact de foudre sur la Statue de la Liberté ce 3 avril 2024 – Via Twitter @DanTVusa

 

Si un temps plus calme est temporairement revenu sur le pays, de nouvelles dégradations orageuses virulentes sont toutefois attendues dans les prochains jours, notamment entre les Grandes Plaines et le Sud des États-Unis.

 

Forte instabilité au Moyen-Orient

Il n'y a pas qu'aux États-Unis que les orages font parler d'eux ces derniers jours, une partie du Moyen-Orient est également concerné par une succession de violentes dégradations depuis la fin du mois de mars.

Ces orages successifs ont par exemple engendré des chutes de grêle abondantes et parfois dommageables et de puissantes rafales de vent du côté de l'Arabie-Saoudite.

Chutes de grêle et camion renversé suite aux violentes rafales près de Wadi Al-Dawasir en Arabie-Saoudite ce 2 avril 2024 – Via Twitter @Arab_Storms

 

Outre la grêle et le vent, d'importantes précipitations ont également été observées, engendrant des inondations parfois notables et de nombreux dégâts.

Inondations en Arabie-Saoudite suite à de violents orages au début du mois d'avril 2024 – Via Twitter @Arab_Storms

 

Record de chaleur en Afrique :

Les températures sont particulièrement élevées pour un début avril sur une partie du continent africain. Le 3 avril, on a pu relever jusqu'à 48,5°C à Kayes au Mali, la température la plus élevée jamais relevée en avril en Afrique mais également la valeur la plus haute jamais relevée dans le monde à cette période de l'année.

Record de chaleur en Afrique ce 3 avril 2024 – Fond de carte : WX CHARTS

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/neige-au-quebec-orages-et-tornades-aux-etats-unis-l-actualite-meteo-dans-le-monde-en-ce-debut-avril-2024